Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont trois de sursis probatoire ce mercredi soir, avec un madat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire. En plus d'avoir son permis retiré, il lui a été obligé de travaille et d'indmniser les victimes.
Il sera prochainement convoqué par le procureur de Bordeaux qui fixera la date et l'établissement dans lequel le comédien exécutera sa peine ferme. Avant que l'audience ne soit levée, le président a conclu par ces mots : «à l’issue de l’exécution de cette peine, vous aurez au dessus de la tête trois ans que vous ne ferez jamais à deux conditions : prouver que vous continuez de vous soigner et payer les victimes. L’autre condition : de ne recommencer aucune infraction dans les trois ans».
La procureure de la République Marie-Denise Pichonnier a requis une peine de 5 ans d'emprisonnement, dont 3 ans de sursis probatoire contre Pierre Palmade.
Les détails de la peine requise : 5 ans d’emprisonnement dont 3 ans de surpris probatoire, une poursuite des soins, une obligation d’indemniser les parties civiles, un mandat de dépôt différé, la partie ferme ne sera pas aménageable, une interdiction du permis de conduire ainsi qu'une obligation d'exercer une activité professionnelle.
Elle a retenu deux circonstances aggravantes.
Me Mourad Battikh s'est exprimé sur ses clients, déplorant que «Mila était préparée à donner la vie ce jour-là, elle n’imaginait pas donner la mort». «Mila, Devrim et Yuksel ont perdu le goût de vie», a-t-il déclaré.
Me Mourad Battikh a également insisté et demandé que Pierre Palmade soit jugé pour homicide involontaire. «Ce que cherche Mila c’est que l’on mette des mots, que l’on mette des lois, et que l’on fasse avancer les choses. Quand on perd ses parents, on appelle ça un orphelin. Quand on perd un époux, on devient veuf. Mais quand on perd son gamin il n’y a pas de mot. Et quand on perd un fœtus, il n’y a pas de loi», a-t-il taclé.
Me Mourad Battikh est revenu également sur le refus de Pierre Palmade de comparaître pour «homicide involontaire».
«Ce midi, je me suis retrouvé en face de Mila, en face de Yuksel. Ils m’ont dit "Vous voyez bien qu’il n’était pas sincère". Qu’est-ce que vous voulez opposer à ça ? Qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ? Au-delà des excuses, c’était l’occasion pour Pierre Palmade d’assumer ses responsabilités. Cela n’a pas été le cas», a déclaré l'avocat.
L'avocat des victimes, Me Mourad Battikh, a estimé que l'accident est «un drame qui aurait pu être évité ou amoindri si Gary et Monsieur El Harchi (les deux passagers de Pierre Palmade) n’avaient pas lâchement quitté les lieux».
«Je suis très fier de représenter ces clients avec beaucoup de dignité. Jamais une insulte, jamais une invective. Ils n’ont jamais mis à l’index les choix de vie de Pierre Palmade. Ils ont compris que c’est un homme avec ses hauts et ses bas», a poursuivi l'avocat.
Le président du tribunal est revenu sur une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux en juin 2023, dans laquelle on peut voir le comédien en boîte de nuit à Bordeaux. A l'époque, les internautes s'étaient indignés de voir Pierre Palmade ainsi, peu de temps après l'accident.
«J’ai regardé la vidéo. Je me suis dis "ce n’est pas possible". Vous imaginez un citoyen lambda qui voit cela ? Les gens étaient choqués. On se dit : il a un accident grave, il a blessé trois personnes, il échappe à la prison et un ou deux mois après on le voit danser dans une boîte. C’est catastrophique», a fustigé le président.
Pierre Palmade a repris la parole cette après-midi, affirmant qu'«avant l’accident j’avais perdu goût à la vie. Je l’ai retrouvé avec les moyens de soins que l’on m’a donnés (…) je retrouve le plaisir de l’amitié, de la famille, d’écrire… tout ce que j’avais perdu».
«Dans un futur proche, je voudrais rester à Bordeaux et continuer mes soins, parce que j’en ai encore besoin, et écrire car c’est ce que je sais faire depuis l’âge de 20 ans. J’adore écrire des histoires. Je ne pense plus rejouer sur scène un jour. Je recherche à transmettre un message sur la drogue, sur l’espoir», a ajouté le comédien.
L’avocat des victimes Mourad Battikh a interrogé Pierre Palmade sur le fait qu'il a refusé, ce matin, de comparaître librement pour «homicide involontaire» comme le lui a demandé le président.
«La question me dépasse. Je pense que c’est un souci juridique. J’aurais toujours ce bébé sur la conscience. Parce que pour moi, c’est un bébé. Je me range derrière mon avocat», a répondu l'accusé, mettant fin à sa prise de parole.
Pierre Palmade est revenu sur son passé, racontant comment il avait succombé à la drogue et pour quelle raison. «Quand j’avais 21 ans, je me souviens que j’étais débarrassé de l’embarras d’être homosexuel grâce à la drogue. On était dans une époque où c’était mal vu».
«La drogue m’a rendu complètement décomplexé d’être homosexuel. J’ai trouvé que c’était un médicament, avant de devenir un cauchemar», a-t-il poursuivi.
«À partir de 2018, je suis passé à un autre mode de consommation de la drogue. Ce sont les injections de 3-MMC dont les résultats sont dévastateurs. Je ne pouvais plus jouer sur scène. J’ai perdu le goût à la vie depuis cette époque-là. La 3-MMC m’a empêché de rejouer sur scène», a conclu le comédien.
Le président du tribunal est intervenu pour poser des questions au comédien. «Pourquoi avez-vous pris la voiture alors que vous étiez sous l’emprise de la drogue ? Votre cerveau a bien fonctionné pour réfléchir à commander de la cocaïne mais n’a pas fonctionné pour vous dire de ne pas prendre le volant ?»
Ce à quoi Pierre Palmade a rétorqué qu'il était «très difficile de rationaliser quelqu’un qui est drogué depuis trois jours».
Le président a alors haussé le ton, «"Je me prends trois ou quatre rails de coke pour me réveiller". Mais il n’y a pas un problème dans votre phrase ? Je vous avouerais que là, je ne comprends pas», s'est-il agacé.
Pierre Palmade a affirmé qu'il ne se souvenait «de rien», «ni de l’accident, ni du sauvetage, ni de la scène de la voiture».
«J’ai mis 10 jours pour réaliser que ce qu’on me racontait était vrai. Je comprends que je suis en enfer. J’ai fait des choses très graves», a-t-il poursuivi.
C'est au tour de Pierre Palmade de prendre la parole, se tournant vers les victimes pour présenter ses excuses. «Aujourd’hui, je suis juste terrassé de voir en vrai les victimes. C’est un moment douloureux. Les graves blessures de [Yuksel] et le traumatisme de [Mila] m’ont mis par terre. Je suis éprouvé de les avoir vu en vrai».
«Je suis autant catastrophé que quand j’ai fait les déclarations», a-t-il ajouté, faisant référence à ses auditions de février et septembre 2023.
Lors de l’enquête, les deux passagers ayant accompagné Pierre Palmade ont été interrogés sur la nuit de l’accident. Ils ont reconnu qu’il n’était pas «raisonnable» que le comédien prenne le volant le soir de l’accident.
Les parties civiles se succèdent à la barre pour témoigner et exprimer ce que cet accident a changé dans leur vie de tous les jours. pic.twitter.com/sHF7oFnO6v
— CNEWS (@CNEWS) November 20, 2024
Dans la suite de sa prise de parole, la victime, Mila, a affirmé qu'«après l’accident, mon mari était toujours là pour moi, près de moi. Il a peut-être caché sa douleur lui aussi. Il y a beaucoup de moments où j’ai voulu partir, me séparer (de mon mari) (…) Je ne me sentais plus prête à cet avenir que j’ai longtemps attendu».
«J’ai fait beaucoup de cauchemars depuis l’accident. J’ai un visage sur la personne qui est en cause, en sachant que le procès est médiatisé», a-t-elle ajouté. Concernant sa fille de deux mois, Mila a confié qu'elle «l’aime beaucoup, mais c’est très difficile de la prendre dans mes bras. Mon conjoint est là pour m’épauler, au moins pour la période où elle est petite».
En pleurs, la jeune femme est revenue sur la perte de son bébé, Solin. «Quand Solin est née, j’étais dans un déni total. Pour moi, je venais d’accoucher. Solin, je l’avais portée dans mes bras. Pour moi, elle était en train de dormir. Je l’ai laissée dans une chambre. Je pensais qu’on allait en prendre soin. Elle était morte».
«C’est la première fois que l’on se retrouvait ensemble avec Yuksel dans la voiture», a confié Mila, le jeune femme qui a perdu son enfant. «Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai pas réussi à tourner la tête pour voir Devrim (l’enfant de 6 ans). J’ai poussé la porte à deux mains. J’étais debout mais j’avais mal à la jambe droite. J’avais très mal au ventre. J’étais inquiète pour mon enfant et pour Devrim. Je me suis retrouvée par terre, j’avais envie de dormir. On me parlait pour que je reste éveillée».
Mila, est, depuis 2 mois, maman d’un enfant. «C’était très douloureux. J’ai pas pu m’attacher à mon enfant pendant ma grossesse», s'est-elle émue, en larmes.
Pendant sa prise de parole, la victime, Yuksel Yakut, a indiqué faire confiance «à la Justice et aux magistrats» dans ce procès engagé à l'encontre de Pierre Palmade. «Je n'ai pas grand-chose à ajouter. Je fais confiance à la Justice et aux magistrats. Je sais que vous allez faire le nécessaire», a-t-il dit.
Lors de sa prise de parole, Yuksel Yakut, s'exprimant en turc, a déclaré : «Avant l’accident, je travaillais, je gagnais de l’argent, j’avais des amis. On travaillait avec mon équipe. J’essayais de profiter avec ma famille. J’essayais de faire des activités. Aujourd’hui je ne peux plus faire ce genre de choses, je ne peux plus sortir dehors. Je ne peux plus passer du temps avec mes enfants dehors».
Lors de l'audience, le président a demandé à Pierre Palmade s'il acceptait de comparaître pour «homicide involontaire». À cette question, le comédien a répondu : «Non», avant de retourner à sa place.
L’avocate de Pierre Palmade, Me Céline Lasek, indique que son client «ne peut pas» être jugé pour «homicide volontaire». Elle affirme que son client s’est toujours «senti responsable de la mort de l’enfant. Il le dit et il le redira. Cela appartient à sa conscience. Nous sommes devant un tribunal qui doit se prononcer au regard du code de procédure pénale».
Lors de l’audience, l’avocat des victimes Mourad Battikh a déclaré que «si Monsieur Palmade avait heurté le véhicule à une vitesse moins élevée, et que Mile s’était retrouvée dans une situation d’accoucher, l’enfant aurait eu plus de chance de respirer avant de succomber. Nous sommes dans une absurdité».
Lors de l'audience, Me Mourad Battikh, avocat des victimes, est revenu sur le décès du bébé de Mila, enceinte de six mois et ayant perdu son enfant lors de l'accident.
Il a déclaré que «nous avons affaire à un dossier complexe. Mila était enceinte de 6 mois, l’accident a conduit au décès du bébé qu’elle portait. (…) On sait aujourd’hui que cet enfant était viable au moment de l’accident. Mila en était à 27 semaines et le bébé avait un poids de 1.080 grammes. Selon les critères de l’OMS, l’enfant était viable».
«On peut faire comparaître volontairement devant votre tribunal. J’ai vu une volonté de Pierre Palmade d’être à la hauteur du dommage qu’il a pu causer. J’ai le sentiment que tout le monde est d’accord pour questionner une jurisprudence absurde», a-t-il ajouté.
Il est 9h30, le procès de Pierre Palmade vient de commencer au tribunal de Melun. L'humoriste est bien présent tout comme les victimes Yuksel Yakut et Mila C.
Le comédien de 54 ans, responsable d'un très grave accident de voiture en février 2023, avait consommé de la drogue avant de prendre le volant. De la cocaïne, mais aussi un autre produit stupéfiant en plein essor, la 3-MMC.
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Vingt-et-un mois après le crash, le procès : Pierre Palmade est jugé mercredi pour le grave accident de la route qu'il a causé en Seine-et-Marne sous l'emprise de stupéfiants, entraînant la chute ultra-médiatisée d'un humoriste populaire englué dans sa toxicomanie.
