Arthur Aumoite, malvoyant, a porté plainte après avoir été expulsé d'un magasin Monoprix qui refusait d'accueillir son chien-guide, en 2018. Le délibéré du procès est attendu ce vendredi.
Six ans après, Arthur Aumoite va enfin savoir si, comme il l'espère, son histoire va «faire jurisprudence». En 2018 ce Lillois, malvoyant, s'était vu refuser l'accès à un magasin Monoprix de Marseille en raison de la présence de son chien-guide. Il a saisi la justice et le délibéré du procès est attendu ce vendredi 27 septembre.
L'affaire avait fait grand bruit à l'époque car la scène avait été filmée par un ami d'Arthur Aumoite qui l'accompagnait ce jour-là. Les images montrent le gérant du magasin barrant physiquement la route au jeune homme, refusant la présence de Loya, la chienne, pour des questions «d'hygiène dans la zone alimentaire».
Arthur Aumoite, souffrant d'une atteinte rétinienne génétique, lui avait présenté un document de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugle (FFAC) rappelant que, selon l'article 88 de la loi de 1987, les personnes accompagnées d'un chien-guide doivent avoir accès à tous les lieux publics.
Mais le gérant n'avait rien voulu entendre et avait fini par séparer le jeune homme de son chien, avant de le bousculer et de l'expulser du magasin. Arthur Aumoite avait alors engagé des poursuites contre Monoprix et contre le directeur du magasin en question, soutenu dans sa démarche par plusieurs associations, dont la FFAC, qui se sont portées parties civiles.
Auprès de Nice matin, il avait expliqué en juillet que 200 cas de discrimination similaires sont déclarés chaque année en France pour «refus d'un bien, un service ou un emploi du fait du handicap». Selon lui le phénomène est encore plus fréquent mais de nombreuses victimes n'osent pas témoigner «parce que c'est humiliant».
Aujourd'hui, Arthur Demoite espère que de tels comportements puissent être reconnus pénalement comme des discriminations. Ce vendredi, il écoutera le délibéré du procès sans Loya, dont il a récemment annoncé le décès sur les réseaux sociaux.