Un ancien maître d'internat de l'école privée catholique Stanislas sera jugé ce lundi pour des violences commises entre 2013 et 2018 contre six élèves au sein de l'établissement parisien.
Pendant cinq ans, un instituteur d'un pensionnat privé catholique de Paris aurait commis des violences sur six élèves internes à l'établissement. Le jugement a lieu ce lundi 9 septembre au tribunal judiciaire de Valenciennes.
L'audience doit se tenir à 08h30 devant le tribunal correctionnel compétent, en raison du lieu de résidence du mis en cause. L'homme de 61 ans sera jugé pour des violences dénoncées par six anciens élèves des classes préparatoires de cet établissement du centre de Paris: «Coups de cravache, coups de pied, claques derrière la tête, placages au sol, insultes, ainsi qu'une emprise psychologique», listait le parquet de Valenciennes en février dernier.
Viol et agression sexuelle sur mineur
Cet ancien maître d'internat, qui a travaillé au sein de plusieurs établissements catholiques d'Ile-de-France, a aussi été mis en examen pour «viol et agression sexuelle par personne abusant de sa fonction» pour des faits commis entre le 30 juin et le 1er juillet 2001 à Pontoise (Val-d'Oise), «au sein de l'internat Saint-Martin-de-France», contre un élève alors âgé de 17 ans.
Dans cette affaire, le suspect a été placé «sous contrôle judiciaire», avec «l'interdiction d'entrer en contact avec la victime», selon le parquet. L'ancien responsable «conteste» tant les accusations de «viol et agression sexuelle» que de «violences», mais concède une «attitude autoritaire s'agissant des derniers faits reprochés», avait rapporté le parquet.
mis à pied puis licencié
La direction de Stanislas a quant à elle indiqué avoir «mis à pied, puis licencié pour faute grave» cet homme en novembre 2018, «en raison de consultations d'images pédopornographiques mettant en scène des mineurs» et procédé «simultanément à un signalement au procureur de la République».
L'établissement scolaire a été placé sous le feu des projecteurs par l'ancienne ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castera, qui avait expliqué y avoir scolarisé ses trois fils en raison des «heures pas sérieusement remplacées» dans l'enseignement public, provoquant l'ire du personnel éducatif.
Un rapport de l'Éducation nationale, révélé peu après par Mediapart, mais antérieur à la polémique, pointait «des dérives dans l'application du contrat d'association» de l'établissement avec l'État, par exemple l'obligation de suivre des cours de catéchisme.
Mais aussi les «convictions personnelles» de certains catéchistes «sur l'IVG» ou «susceptibles d'être qualifiées pénalement sur l'homosexualité». Une enquête a été ouverte à l'automne 2023, notamment pour injure publique en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre.