Soupçonnés d’avoir volé près de 13 millions d’euros à une plateforme de cryptomonnaie en Italie, deux hommes vont être extradés vers la France, dans les prochains jours.
Un milliard de «tokens». Deux hommes soupçonnés d'avoir volé près d'un milliard de jetons numériques à une plateforme de cryptomonnaie en juin dernier, pour un montant estimé à 13 millions d'euros, ont été interpellés en Italie. Écroués le vendredi 9 août dans l’État transalpin, ils doivent être remis à la France prochainement, tandis que les investigations se poursuivent.
Les policiers de l'Office anti-cybercriminalité (Ofac) ont été sollicités le 13 juin par Europol, l'agence européenne de police, lorsqu’un milliard de «tokens» - ces jetons non fongibles - ont été dérobés sur une plateforme de cryptomonnaie basée aux Îles Caïmans. Le préjudice a été estimé à 14,2 millions de dollars soit 12,9 millions d'euros.
«Le préjudice se mesure surtout par la chute vertigineuse de la valeur des tokens de la société. En neuf heures, le token est passé de 0,014 dollar à 0,0029 dollar», a expliqué à l'AFP Julie Benoit, cheffe du pôle des cyberenquêtes à l'Ofac.
Mandats d’arrêt européens
Les enquêteurs de l'Ofac se sont mobilisés dès le 20 juin dernier, et ont rapidement identifié un des suspects, un ancien prestataire de la société. Et pour cause, une plainte avait été déposée par la plateforme au tribunal judiciaire de Paris et la section compétente en matière de cybercriminalité du parquet avait ouvert une enquête pour «atteinte à un système de traitement automatisé de données, vol en bande organisée et blanchiment en bande organisée».
«Le vol aurait été préparé en amont. Lorsqu'il était prestataire, il a mis en place un accès pour lui permettre de soutirer ultérieurement les fonds via un système automatisé des données», a précisé la commissaire Julie Benoit.
Les enquêteurs, avec l'appui des Brigades de recherches et d'intervention du sud de la France, ont fini par localiser le principal suspect, ainsi que trois complices, en Italie, des trentenaires principalement originaires des pays de l'Est.
C’est la coopération judiciaire «particulièrement efficace», selon la commissaire, qui a permis aux autorités italiennes l'interpellation de ces quatre personnes. A l'issue des auditions, deux mandats d'arrêt européens ont été délivrés contre l'ancien prestataire et un complice.