A Bayeux, une infirmière a reconnu avoir versé un puissant sédatif dans une cafetière de son service. En s'intoxiquant, la femme qui souhaitait se reposer, a également intoxiqué plusieurs de ses collègues.
Elle voulait «dormir». En proie à une grande fatigue, une infirmière du centre hospitalier de Bayeux (Calvados) a avoué un geste pour le moins étrange et dangereux. La femme de 49 ans a en effet reconnu avoir versé un médicament sédatif dans une cafetière de la salle de pause de son service, le 19 juin dernier.
Alors que deux infirmières et deux aides-soignantes de l'hôpital ont été prises de malaises après la consommation du café, la suspecte, placée en garde à vue lundi, a affirmé avoir déversé dans la boisson deux ampoules de 50 mg d’Hypnovel qu’elle dit avoir dérobées le jour même.
Immédiatement, un lien a été «établi avec la disparition de plusieurs ampoules de médicaments, dont de l’Hypnovel, dans un véhicule du SMUR de Bayeux, le 9 juin» puis dans un service de l'hôpital le 19 juin, a indiqué le procureur de la République de Caen, Joël Garrigue.
Si les victimes ont rapidement repris connaissance après avoir reçu un traitement approprié, des analyses ont permis de mettre en évidence la présence de Midazolam, dans leurs urines et dans la cafetière, un anesthésique contenu dans l’Hypnovel. De son côté, l’infirmière a déclaré «être en état de très grande fatigue et avoir fait cela car elle voulait dormir», sans toutefois expliquer pourquoi elle a décidé de verser l'anesthésique dans la cafetière plutôt que dans sa seule tasse, alors qu'elle savait que d'autres en consommeraient.
Des intoxications similaires en 2017
Les récentes investigations ont fait un rapprochement avec des malaises similaires survenus en octobre 2017, toujours à la suite de la consommation de café par des agents de l'hôpital. D’après le procureur de Caen, «l’exploitation des différents plannings ont permis d’identifier une des infirmières de l’établissement comme ayant été présente lors des deux vols de médicaments» et lors des malaises de 2017 et du 19 juin.
En outre, les images de vidéo-surveillance ont révélées que, le 19 juin, l'infirmière de 49 ans est restée plusieurs minutes dans la salle de repos où se trouvait le café contaminé, qu’elle avait ensuite bu en compagnie de ses trois collègues.
Alors qu’une information judiciaire «des chefs d’empoisonnement, administration de substances nuisibles et vol» a été ouverte, l'infirmière a été déférée ce mercredi au parquet, qui a requis son placement en détention provisoire.