Le parquet de Nice a ouvert une enquête préliminaire contre le rappeur Freeze Corleone pour apologie du terrorisme. Dans la chanson «Haaland», le rappeur est accusé de faire une référence à l’attentat de 2016 à Nice (Alpes-Maritimes).
Freeze Corleone est de nouveau au coeur d’une polémique. Le rappeur est visé par une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme, ouverte par le parquet de Nice. «Il s'agit d'une enquête prise d'initiative», a expliqué Damien Martinelli, procureur de Nice.
La chanson mise en cause, «Haaland», interprétée en duo avec le rappeur Luciano et sortie ce jeudi, semble faire allusion à l’attentat du 14 juillet 2016 de Nice : «En défense j’suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la...», même si le terme «Promenade des Anglais» n’a pas été prononcé.
De nombreuses personnalités ont fait part de leur indignation, à commencer par Jean-Claude Hubler, fondateur de l’association de victimes Life for Nice, qui s’est dit «horrifé». Il a par ailleurs déposé une plainte pour «apologie du terrorisme».
Une nouvelle étape vers l’infâme a été franchie par le rappeur Freeze Corleone.
Cette insinuation sur l’attentat de Nice est immonde.
86 anges ont été fauchés par un barbare islamiste.
Ce rappeur doit être poursuivi pour apologie du terrorisme ! pic.twitter.com/DTvJglu9CS— Eric Ciotti (@ECiotti) February 9, 2024
De son côté, Eric Ciotti, a réagi à la polémique sur son compte X en indiquant qu’une «nouvelle étape vers l’infâme a été franchie». Le maire de Nice, Christian Estrosi a lui évoqué une «provocation ignoble».
Figure marquante du rap français, Freeze Corleone (Issa Lorenzo Diakhaté de son vrai nom), avait déjà fait l'objet d'une enquête en 2020 pour «provocation à la haine raciale» après la diffusion de clips contenant notamment des paroles telles que «j'arrive déterminé comme Adolf dans les années 30» ou «tous les jours RAF (rien à foutre) de la Shoah». L'enquête avait finalement été classée sans suite, mais il avait été lâché par son label Universal Music, dénonçant des «propos racistes inacceptables».
L'enquête actuelle a été confiée à la Direction interdépartementale de la police nationale des Alpes-Maritimes et à la Direction nationale de la police judiciaire, a précisé le procureur.