Lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 25 juillet, quelques heures après la fusillade à Evreux qui a causé la mort de deux hommes et blessé un autre, Sandrine Ballanger, procureure adjointe de la République, a fait le point sur les avancées de l'enquête.
Deux personnes ont été tuées et une autre blessée dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juillet à Evreux lors d'une fusillade. «Tout démarre aux alentours de 00h25. Les fonctionnaires du commissariat de la ville ont reçu de multiples appels téléphoniques indiquant qu'une fusillade était survenue au quartier de la Madeleine, précisément au 2 rue Rüsselsheim. Dans un premier temps, c’est un équipage de la brigade anticriminalité qui s’est déplacé sur les lieux. Ensuite, c’est un équipage police secours et une patrouille du groupe d’appui judiciaire nuit du même commissariat qui ont accompagné le premier dispositif», a déclaré Sandrine Ballanger, procureure adjointe de la République.
Trois individus pris pour cible
Les fonctionnaires de police ont procédé à une première enquête d’environnement et ils en ont déduit un certain nombre de premiers éléments après croisements des premiers témoignages recueillis oralement sur place. «Il en ressort donc les éléments chronologiques suivants : le véhicule Citroën de couleur grise était occupé par trois individus qui sont nos futures victimes. Le véhicule était à l’arrêt sur un petit parking», a rapporté la magistrate.
«Deux hommes cagoulés et vêtus de noir se sont alors dirigés vers cette automobile et ils ont ouvert le feu en direction de la Citroën et de ses occupants. Le véhicule des trois victimes a pris la fuite en avançant tout droit et ils ont filé sur un rond-point central. Il s’est encastré sur un mobilier de fibre optique et une voiture qui était stationnée sur place», a ajouté cette dernière.
Aucun signalement concernant les agresseurs
Deux des trois personnes présentes dans la voiture ont été sérieusement touchés et ils ont été secourus par des riverains. Les services du SAMU ont été dépêchés sur place, mais les deux personnes ont rapidement succombé à leurs blessures. «Le passager au niveau du siège arrière droit a été plus légèrement touché, il a pu trouver refuge chez un riverain avant d’être pris en charge par les sapeurs-pompiers. Les agresseurs ont pris la fuite en voiture, et à ce stade, nous n’avons aucun signalement relevé sur cette voiture, ni la plaque d’immatriculation, ni le nombre d’agresseurs au sein de la voiture. Nous pensons qu’il y avait deux agresseurs, mais cela doit être pris avec des précautions d’usage», a déclaré la procureure adjointe de la République.
«Le véhicule était criblé d’impact de balles de minutions et l’habitacle était maculé de sang en abondance, ce qui est synonyme de la violence de cette agression. En effet, 29 douilles ont été retrouvées sur place et il s’agirait d’un calibre 7,62 (similaire au calibre des kalachnikovs). L’arme ou les armes utilisés seraient des armes d’épaule. Il y a des investigations à venir sur ce point», a ajouté Sandrine Ballanger.
Une enquête judiciaire a été ouverte dans le cadre de la flagrance sous deux qualifications pénales : homicides volontaire par plusieurs personnes agissant en bande organisé ainsi qu’une tentative d’homicide volontaire par plusieurs personnes agissant en bande organisé. L’enquête a été confiée à la direction départemental de la police judiciaire de Rouen.