L'auteur de l'attaque au couteau qui a fait six blessés le 8 juin dernier à Annecy (Haute-Savoie) a été transféré dans une unité spéciale de l'hôpital psychiatrique du Vinatier, à Bron (Rhône).
D'abord placé dans une cellule «anti-suicide» du centre pénitentiaire d'Aiton, en Savoie, l'homme qui, le 8 juin dernier, a blessé six personnes dont quatre enfants à Annecy, a été transféré à l'hôpital psychiatrique du Vinatier, à Bron.
D'après les information du Journal du dimanche, Abdalmasih H. est pris en charge depuis mardi 13 juin dans une unité de l'établissement spécialement aménagée pour les détenus.
Un premier examen psychiatrique avait pourtant relevé «l'absence d'éléments délirants francs» chez l'assaillant. Mais, déjà à l'époque, la procureure d'Annecy, Line Bonnet, avait estimé qu'il était «prématuré de porter une éventuelle appréciation pour se prononcer sur une présence ou absence de pathologie psychiatrique».
Un prisonnier mutique
Auprès de CNEWS, le psychologue et criminologue Jean-Pierre Bouchard indique ainsi que les pathologies «les plus courantes» dont on peut retrouver les caractéristiques chez certains détenus sont «les psychoses, comme la schizophrénie ou la paranoïa». Il peut aussi «y avoir des troubles graves de l'humeur comme la dépression, ou au contraire des formes d'excitation mentale et d'agitation».
Depuis son interpellation, ce réfugié syrien de 31 ans a gardé le silence, aussi bien lors des 48h de garde à vue que devant les deux juges d'instruction chargés de l'enquête. Des sources proches du dossier ont toutefois indiqué qu'Abdalmasih H. a fait «obstruction à la garde à vue», notamment en se «roulant par terre».
Originaire de Syrie, l'homme avait reçu l'asile en Suède, avant d'obtenir un permis de séjour permanent lui conférant le statut de réfugié en 2013. Il avait en revanche échoué plusieurs fois à obtenir la nationalité suédoise depuis 2017. Abdalmasih H. a quitté le pays après dix ans, rejoignant d'abord l'Italie, la Suisse, puis la France, et laissant derrière lui son ex-épouse et leur petite-fille de 3 ans.
Il ne s'est toujours pas expliqué concernant les motivations qui l'ont conduit a agressé au couteau les six personnes blessées à Annecy, dont quatre très jeunes enfants âgés de 22 mois à 3 ans. Samedi 10 juin, Line Bonnet avait indiqué que le pronostic vital des victimes, pour la plupart en urgence absolue après l'attaque, n'est plus engagé.