La préfecture de police a autorisé l'utilisation de drones au-dessus des communes du Pré-Saint-Gervais et des Lilas. Les engins ont pour but d’éviter les risques d’affrontements entre bandes de quartiers rivaux de Seine-Saint-Denis, après le meurtre d'un jeune chirurgien-dentiste samedi dernier.
«Détecter les mouvements de jeunes munis d'armes qui seraient tentés d'évoluer d'une cité à l'autre pour en découdre». C’est l’objectif de l'arrêté préfectoral, pris ce vendredi.
Alors qu’il rendait visite à ses cousins samedi dernier, Rayane Lemmouchi, chirurgien-dentiste de 25 ans, a été agressé par un groupe d’une dizaine de personnes, puis poignardé en pleine rue. Originaire de Toulouse, venu étudier en région parisienne, le jeune homme est «une victime fortuite» qui s'inscrit dans un contexte de rivalité ancienne entre bandes des Lilas, de Bagnolet et du Pré-Saint-Gervais, selon une source proche de l’enquête.
A la suite de ce meurtre, un «match retour» s'est alors déroulé lundi aux Lilas où une vingtaine de jeunes se sont battus, a indiqué une source policière. L'usage de drones va ainsi permettre «de prévenir, sécuriser et apaiser le secteur pour éviter des affrontements entre jeunes». Car ces derniers se sont multipliés ces dernières années.
LA rivalité territoriale à l'origine de plusieurs meurtres
En septembre 2021, Ibrahima, lycéen de 16 ans originaire de Bagnolet, avait été tué d'un coup de couteau à la poitrine dans la commune voisine des Lilas en revenant d'un match de foot. D'après une source proche de l'enquête, une rivalité territoriale était bien à l'origine du déchaînement de violence du meurtrier présumé, qui a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire.
Avant lui, en 2019, Kewi, 15 ans, avait été mortellement poignardé aux Lilas en marge d'un cours d'EPS, sur fond de rivalité avec le quartier du Pré-Saint-Gervais où il vivait. En 2018, Aboubakar n'avait lui que 13 ans lorsqu'il a été tué au cours d'une rixe à la lisière des communes des Lilas et de Romainville.
Alors que la scène de l'agression a été captée par des caméras de vidéosurveillance, la famille de Rayane Lemmouchi a lancé un appel à témoins pour retrouver les auteurs vraisemblablement originaires du Pré-Saint-Gervais. Pour l'heure, aucune personne n'a été interpellée.