Dix personnes sont jugées à partir de ce lundi 17 avril à Bobigny, pour une affaire d'escroquerie leur ayant permis d’accumuler plus d’un million d’euros.
C’est désormais à eux de passer à la caisse. Jugés pour escroquerie, blanchiment ou recel en bande organisée, huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 61 ans, seront présents au tribunal correctionnel de Bobigny, de lundi à vendredi.
Parmi eux se trouvent deux noms déjà bien connus de la justice : Eric Robic et Claude Khayat. En plus d’une précédente condamnation pour escroquerie, les deux ont été jugés pour la mort de Lee Zeitouni, israélienne mortellement percutée par une voiture à Tel-Aviv en 2011. Ils avaient fui Israël pour rentrer en France après les faits. Le premier, reconnu comme le chauffeur du véhicule, avait reçu une peine de cinq ans de prison ferme, tandis que le second, qui était le passager, avait écopé de 15 mois ferme.
Dans le dossier qui intéresse cette semaine les juges de Bobigny, les deux sont considérés comme les maîtres d’œuvre d’une arnaque qui a touché une centaine de victimes, de 2013 à 2014, rappelle l’AFP. Ils auraient réactivé des sociétés dormantes, en plaçant des proches à leur tête. Ceux-ci avaient comme but d’ouvrir des comptes bancaires, avec de faux bilans comptables et l’aide d’un complice, ancien banquier.
Trafic de voitures, arnaque aux artisans
Les nombreuses entreprises se sont procuré des voitures en leasing (achetées par un établissement financier en échange d’un remboursement périodique), ont changé les plaques d’immatriculation puis les ont vendues à des garagistes ne s’attachant pas à leur origine. Au moins dix-huit véhicules auraient été recensés. Les fonds récupérés passaient alors par la Pologne, la Hongrie ou Israël, avant de revenir dans la poche des malfrats en cash, via plusieurs intermédiaires.
Dans le même temps, une société baptisée Groupe Allianz France (pour jouer sur la ressemblance avec l’assureur Allianz) avait pour but de démarcher des artisans et leur proposer des services (qui ne seront jamais honorés) en échange de 5.000 euros. Au total, une cinquantaine se feront arnaquer. Une somme de 200.000 euros a ainsi pu être récupérée et transférée en Pologne.
Par ailleurs, les cartes bancaires des fausses entreprises étaient utilisées à des fins personnelles, comme des achats de caviar ou des voyages à Tel-Aviv ou Marrakech. Le préjudice total est évalué par l’accusation à plus d’un million d’euros.
Les dix prévenus, dont certains a priori bien insérés (un architecte d’intérieur, un directeur financier, un commercial, un prof de sport…), ont chacun reconnu leur participation aux arnaques, à des degrés divers.