Un adolescent de 18 ans devait être présenté jeudi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen dans l'enquête sur les trois fusillades qui ont fait trois morts à Marseille dans la nuit de dimanche à lundi.
L'enquête faisant suite aux trois fusillades qui ont fait 3 morts à Marseille dans la nuit de dimanche à lundi, avance. Un jeune homme de 18 ans devait être présenté jeudi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen.
La nuit de dimanche à lundi avait été particulièrement violente et meurtrière, dans les quartiers populaires du nord de Marseille.
Les victimes, toutes des hommes, étaient âgées d'une vingtaine d'années. Les premiers éléments laissent penser à des affrontements sur fond de trafic de stupéfiants.
Alors qu'une fusillade avait déjà éclaté le samedi 1er avril dans une cité du 3e arrondissement (quatre blessés), la funeste soirée a commencé dimanche, à 23h30, devant la pharmacie de la cité du Castellas (15e arrondissement), a appris CNEWS de source policière.
Deux personnes ont été abattues par des tirs de kalachnikovs. La première victime est morte sur place, l'autre a été découverte dans son véhicule, un peu plus loin. Deux autres individus qui tentaient de fuir les lieux ont également été touchés. Six blessés ont été recensés, tandis qu'une quarantaine d'étuis de balles ont été retrouvés sur place, a indiqué la procureur de la République.
Peu après, d'autres échanges de tirs ont eu lieu non loin, de l'autre côté de l'autoroute A7, près de la cité des Aygalades. Celle-ci est connue comme un haut lieu des trafics de drogue qui ont entraîné plusieurs règlements de compte cette année, sur fond de lutte de territoires.
Aucun lien établi entre les différentes fusillades, pour le moment
La troisième fusillade est survenue à 0h40, à proximité du quartier de la Joliette, dans le 2e arrondissement. Trois adolescents étaient visés et l'un d'eux, âgé de 16 ans, est décédé, a indiqué la procureure. Les deux autres, 14 et 16 ans, ont été hospitalisés dans un état grave, avec pronostic vital engagé pour l'un d'eux. Selon des informations obtenues par CNEWS, l'un des blessés aurait trouvé refuge dans le foyer d'accueil de la rue d'Hozier (2e). D'après des images de vidéosurveillance, les tirs ont été commis par un seul assaillant, nous a indiqué une source policière.
La Direction territoriale de la police judiciaire a été saisie de l'ensemble des enquêtes. Trois procédures distinctes ont été ouvertes, sous les qualifications d'assassinats en bande organisée, tentatives d'assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs. Pour le moment, aucun lien n'est établi entre les fusillades, a précisé la procureure.
Déjà 13 morts par balles à Marseille en 2023
D'après un décompte de l'AFP, 13 personnes ont été tuées par balles depuis le début de l'année dans la cité phocéenne, en comptant les trois victimes de cette nuit. Le premier décès par balles de 2023 a été enregistré le 20 janvier dernier, mais la première fusillade avait eu lieu dès le 1er janvier.
Une accélération notoire a été observée en mars, avec notamment la découverte, le 29, dans un terrain vague, du corps d'un jeune homme de 20 ans, vraisemblablement décédé depuis des jours et atteint de plusieurs balles. Cinq jours auparavant, un autre homme du même âge avait été touché de neuf balles dans le 3e arrondissement.
En 2022, selon les chiffres du parquet, ces violences armées avaient déjà battu un record dans les Bouches-du-Rhône. On dénombrait alors 32 victimes d'homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, contre 31 morts liées à ce type de faits en 2016. D'après la préfecture de police, 31 des 32 morts par balles de 2022 étaient directement «liées au trafic de stupéfiants».