En tant qu’organisatrice de la dernière finale de la Ligue des Champions, opposant Liverpool au Real Madrid en mai dernier au Stade de France, l’UEFA a été désignée comme principale responsable des incidents autour de la rencontre par une enquête indépendante publiée ce lundi 13 février.
Un rapport à charge contre l’instance dirigeante du football en Europe. Un groupe d'experts indépendants a désigné l'UEFA comme principale responsable des incidents qui ont émaillé la dernière finale de la Ligue des Champions, opposant Liverpool au Real Madrid en mai dernier au Stade de France.
«Le groupe a conclu que l'UEFA, en tant que propriétaire de l'événement, porte la responsabilité première des échecs qui ont quasiment mené au désastre», a assuré le document obtenu par l'AFP. D’autres acteurs, comme la Préfecture de police et la Fédération française de football (FFF) ont également été pointés du doigt. «Les autres parties prenantes ont commis des manquements (…) mais l'UEFA était aux commandes», a asséné le rapport.
«Même s'il était raisonnable de déléguer les questions de sécurité à d'autres, en premier lieu la FFF et de renvoyer à (...) la Préfecture de police pour les questions de maintien de l'ordre, il ne s'ensuit pas que l'UEFA soit absoute de sa responsabilité. L'UEFA jouait un rôle central dans l'organisation de l'événement et elle aurait dû surveiller, superviser et contribuer aux mesures de sécurité», a détaillé l’enquête indépendante mandatée par l'instance européenne.
L'usage du gaz lacrymogène remis en cause
Cette soirée de fin mai avait tourné au supplice pour bon nombre de supporters présents aux abords du Stade de France. Ces derniers ont d’abord été longuement bloqués à l’entrée de l’enceinte, avant d’être parfois aspergés de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Le rapport a d’ailleurs critiqué leur usage, estimant que ces armes n'avaient pas leur place dans «une fête du football».
La gestion de l’événement avait créé de vives tensions entre la France et l’Angleterre en raison de l’accueil réservé aux fans anglais. En effet, la plupart d’entre eux n’avaient pas pu assister au match en raison d’une suspicion de hooliganisme par les autorités françaises. Ce rapport indépendant a critiqué cette décision, considérée comme une «idée fausse inexplicable».
Quelques jours après les faits, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait incriminé les fans britanniques pour une utilisation massive de billets frauduleux. Cette théorie avait été ensuite mise à mal par le préfet de police de Paris de l'époque, Didier Lallement. Ce dernier avait alors confié s’être «peut-être trompé», reconnaissant un «échec» dans l’organisation sécuritaire de l’événement.
Un rapport gouvernemental avait abondé dans ce sens en pointant les nombreux dysfonctionnements policiers et organisationnels qui avaient émaillé cette soirée. Ce fiasco lié aux nombreux incidents a écorné l’image de la France à un an de l’organisation des Jeux Olympiques à Paris.