Après le trio arrêté au mois de décembre dernier et à qui les enquêteurs de la BRB (Brigade de répression du banditisme) attribuent 68 faits en un mois et demi, c'est un binôme tout aussi productif qui a été mis hors d'état de nuire la semaine dernière.
Quand ils ont été arrêtés, ils revenaient à leur domicile dans le Val-de-Marne les poches pleines du produit de leurs derniers méfaits : une razzia de sept cambriolages menés dans une expédition éclair de deux heures à Rouen (Seine-Maritime) et ses alentours.
Les enquêteurs de la BRB qui ont procédé à l'arrestation des deux individus albanais leur ont attribué douze vols ou tentatives de vols commis en quinze jours. Au total, selon une source proche du dossier contactée par CNEWS, le préjudice avoisine les 40.000 euros en bijoux, montres de luxe, ou espèces.
Des réseaux de cambriolages actifs dans tout l'espace Schengen
Jugés en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Créteil, les deux hommes âgés de 32 et 33 ans ont été condamnés à vingt-quatre mois de prison dont quatre avec sursis et écopent d'une interdiction du territoire français pendant cinq ans. Une interdiction nécessaire au vu de leurs habitudes.
«La technique des Albanais, c'est d'utiliser au maximum les visas Schengen de 90 jours. Paris, Berlin, Rome, ils travaillent à l'échelle européenne. Ils viennent uniquement pour piller et repartent quand le visa est expiré, pour ramener l'argent des vols chez eux. Ensuite ils reviennent avec un nouveau visa. Et ainsi de suite», explique à CNEWS une source proche de l'enquête.
Dans le cas présent, quand il a été interpellé, l'homme de 32 ans, après être parti de son pays natal en octobre dernier, avait sévi en Espagne et en Italie avant de venir en France. Son comparse de 31 ans, qui dit être son cousin, était lui passé par l'Angleterre avant d'arriver dans l'Hexagone.
Une technique de nuit bien rôdée
Une fois sur zone, leur mode opératoire est bien particulier : Ils partent «en chasse» à la tombée de la nuit, et repèrent les appartements ou pavillons où il n'y a pas de lumière, pour être certains qu'il n'y a personne.
«Ils ont une condition physique hors pair, parce que la plupart du temps quand c'est une maison, ils passent par les étages. Ils savent que les alarmes sont le plus souvent uniquement au rez-de-chaussée et que les habitants mettent très rarement des détecteurs de mouvement sur les autres fenêtres», explique un fin connaisseur de cette délinquance. «Ils peuvent venir plusieurs jours de suite dans une zone si les prises sont intéressantes».
Expérimentés, ces délinquants revendent quasi immédiatement leur butin.