Ce mardi 24 janvier, un couple est jugé à Béthune (Pas-de-Calais) pour des maltraitances répétées sur huit de ses dix enfants.
Les services sociaux ont reçu un appel au secours, le 30 août dernier. Celui d'un jeune homme d'une vingtaine d'années dénonçant des maltraitances répétées, sur lui et sur ses frères et soeurs. Ce mardi 24 janvier, ses parents doivent être jugés par le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais).
Le père, âgé de 44 ans, et la mère, 40 ans, sont poursuivis pour «violences par ascendant» sur mineurs de moins de 15 ans, sans ITT (incapacité totale de travail) ; mais aussi pour «soustraction par un parent à ses obligations légales». Ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Après l'appel aux services sociaux d'un des aînés de la fratrie, la police avait découvert, dans cette maison de Noyelles-sous-Lens, des enfants «dans un état d'hygiène déplorable». Deux des cadets étaient notamment «attachés à leurs chaises hautes», selon le parquet, saisi le 30 août.
Les parents ont été interpellés dans la foulée mais comparaissent libres ce mardi. Les faits qui leur sont reprochés concernent sept mineurs âgés aujourd'hui de 9 mois à 16 ans et un majeur de 20 ans, soit huit de leurs dix enfants. Les éventuelles maltraitances commises sur leurs aînés âgés de 21 et 24 ans sont en effet prescrites.
Des insultes quotidiennes
Lors des auditions, les membres de la fratrie ont dénoncé de graves «négligences dans l'hygiène, les soins» ainsi que des «carences éducatives». Plusieurs présentaient des «dents cariées», des «pathologies» et «problèmes de développement» mal pris en charge, selon une source proche du dossier.
Aucune trace de coups n'a été constatée mais les enfants ont indiqué en avoir reçu occasionnellement. Ils ont surtout évoqué des violences psychologiques et insultes quotidiennes.
Ce couple avait fait l'objet de plusieurs signalements «non recoupés» depuis 2013. «Préalablement informés» des visites de contrôle, les parents installaient toutefois «une normalité de façade», selon l'association l'Enfant Bleu. Cette dernière, qui s'est portée partie civile, plaide pour des «visites inopinées» pour les cas «inquiétants».
Dans cette affaire, le gouvernement, en la personne de Charlotte Caubel, secrétaire d'Etat chargée de l'enfance, a reconnu des «défaillances» dans la «coordination» des services de protection de l'enfance. Une enquête administrative a ainsi été annoncée.