David Carrick, un policier britannique de 48 ans, a été condamné à la prison à perpétuité ce mardi 7 février, pour des dizaines de viols et agressions sexuelles sur 12 femmes entre 2003 et 2020.
Une peine exemplaire. David Carrick, un policier de 48 ans chargé de la protection du Parlement et des représentations diplomatiques au sein de la Metropolitan Police (Met) à Londres (Royaume-Uni), a été condamné, mardi 7 février, à la prison à perpétuité pour des dizaines de viols et agressions sexuelles sur 12 femmes.
Il avait été arrêté en octobre 2021, quelques jours après la condamnation à la prison à vie de Wayne Couzens, un autre policier de la même unité coupable d’avoir violé et tué une Londonienne en mars 2021, selon The Guardian.
Cop David Carrick gets 30 years. He tried to slash his throat with a razor blade in custody https://t.co/fVty5lRF2p pic.twitter.com/0iDE6QXqQf
— CourtNewsUK (@CourtNewsUK) February 7, 2023
«Vous avez profité de façon monstrueuse des femmes», a déclaré la juge Bobbie Cheema-Grubb avant d'annoncer la peine. «Vous vous êtes comporté comme si vous étiez intouchable», a-t-elle poursuivi. «Vous avez rejoint le Metropolitan police en 2001, ce qui vous a placé dans une position unique avec des pouvoirs exceptionnels de coercition et de contrôle».
C'est la tête baissée et les yeux fermés que David Carrick, 48 ans, s'est vu être condamné à la prison à vie avec une période de sureté de 30 ans ce mardi. Au Royaume-Uni, il est considéré comme l'un des pires prédateurs sexuels de l'histoire récente du pays insulaire.
Poursuivi pour au moins 85 infractions dont 48 viols entre 2003 et 2020, le quadragénaire n’avait jamais été inquiété avant octobre 2021. Il a même obtenu une promotion en 2009, passant de patrouilleur dans les rues londoniennes à membre d’une unité armée d’élite chargée de la protection parlementaire et diplomatique.
Ayant plaidé coupable de ces atrocités, il n'a pas eu de réel procès, mais deux jours d'audience lundi et mardi pour déterminer sa peine à la Southwark Crown Court à Londres.
Un manipulateur avec des pratiques dégradantes
Ce lundi, Tom Little, le procureur, a livré un éprouvant récit des agressions «systématiques» commises par David Carrick en reprenant le récit de ses victimes, vulnérables, qu'il «humiliait».
L'accusé usait de son «charme» pour «séduire et tromper» ses victimes, et de son statut de policier pour les dissuader de dénoncer ses agissements, a expliqué le procureur. De plus, il a aussi raconté que David Carrick s'était présenté à une femme rencontrée dans un bar en 2003, comme «la personne la plus sûre avec qui elle pouvait être», avant de placer son arme sur sa tête et de la violer à plusieurs reprises.
Le Guardian a également détaillé certains méfaits du policier, basés sur la domination et l’humiliation de ses victimes. Ce dernier a utilisé un petit placard sombre sous son escalier pour contraindre ses «proies» à y demeurer nues pendant des heures, selon les procureurs en charge du dossier. Il a aussi agressé verbalement plusieurs de ses victimes, qualifiant l’une d’elle d’«esclave» et urinant même sur plusieurs femmes sous son influence.
Un choc au Royaume-Uni
Cette affaire a créé une nouvelle onde de choc au Royaume-Uni, moins de deux ans après celle de Sarah Everard, une londonienne de 33 ans enlevée et tuée par un agent de police de Londres, depuis condamné à la prison à vie.
Barbara Gray, la commissaire adjointe au Met a renouvelé ses excuses ce dimanche lors d’une vidéo postée sur Twitter. «Il n'aurait pas dû être policier» a affirmé cette dernière.
Last month David Carrick pleaded guilty to the most appalling offences against 12 women, committed over almost two decades.
Ahead of his sentencing, which begins tomorrow, Assistant Commissioner Barbara Gray has released this statement: pic.twitter.com/VPpv1x9qmU— Metropolitan Police (@metpoliceuk) February 5, 2023
Suella Braverman, ministre de l'Intérieur, a appelé les forces de police à faire un certain ménage dans leurs rangs afin de chasser les officiers corrompus. D'après la police de Londres, 1.633 affaires d'agressions sexuelles ou de violences domestiques présumées impliquant plus de 1.000 officiers et agents ces dix dernières années seraient réexaminées pour s'assurer que les décisions appropriées aient bien été prises.