Les gérants de la mosquée d'Allonnes, près du Mans (Sarthe), fermée pour six mois sur décision préfectorale fin octobre sous l'accusation de promouvoir une «pratique radicale de l'islam», ont saisi en référé le Conseil d'Etat pour obtenir la levée de cette mesure, ont fait savoir lundi leurs avocats.
Ce vendredi, la mosquée d'Allonnes (Sarthe), a réouvert ses portes. Elle avait été fermée pour six mois sur décision préfectoral à la fin du mois d'octobre après des accusations de promotion d'une «pratique radicale de l'islam».
Les avocats des gérants ont annoncé «avoir saisi le juge des référés du Conseil d'Etat» pour obtenir la levée de cette mesure.
Ces derniers ont indiqué par l'intermédiaire d'un communiqué que «les reproches formulées à l’encontre de la mosquée d’Allonnes reposent sur des affirmations péremptoires contenues dans des «notes blanches», documents non signés et non datés, émanant des services de renseignement à l’exclusion de tout élément précis et concret».
Pour justifier sa décision, la préfecture avait affirmé que «des prêches et l’activité de ce lieu de culte, fréquenté par des individus appartenant ou proches de la mouvance islamiste radicale, légitiment le recours au jihad armé, la mort en martyr, la commission d’actes de terrorisme et le recours à la violence, la haine et la discrimination ainsi que l’instauration de la charia».
Une «atteinte grave» à la liberté de culte
Dans sa requête devant le tribunal administratif de Nantes, l’association Al Qalam, gérant la mosquée, estimait que l'arrêté portait «une atteinte grave» à la liberté de culte, les 300 fidèles se retrouvant «privés d’autres lieux de culte à moins de 70 kilomètres».
La mosquée d’Allonnes accueille environ 300 fidèles et abrite une école coranique pour environ 110 enfants «devant lesquels a été valorisé le jihad armé et qui constitue donc un lieu d’endoctrinement», avait également estimé la préfecture.