Le Parisien a révélé ce vendredi les conclusions du premier rapport de l'expertise psychiatrique de Dahbia B., meurtrière présumée de la petite Lola. La jeune femme est décrite comme étant très dangereuse mais ne souffrant «d’aucun problème psychique», ouvrant ainsi la voie à un potentiel procès.
Violente et manipulatrice. C’est le portrait dressé par l’expert en psychiatrie ayant examiné Dahbia B., meurtrière présumée de la petite Lola. Révélé par le Parisien ce vendredi, le diagnostic établi permet de conclure à une responsabilité de la jeune femme au moment de ses actes, permettant ainsi d’ouvrir la voie à un potentiel procès.
D’après les informations du quotidien, Dahbia B., aussi surnommée «Dina» et âgée de 24 ans ne souffre en effet «d’aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement, suivant le rapport de l’expertise transmis le 28 novembre dernier au juge d'instruction.
Dahbia B. est dépeinte comme étant dotée d’une personnalité avec «un haut potentiel narcissique psychopathique, c’est-à-dire une surestime de soi» et «une tendance à la manipulation ainsi qu’une structuration perverse de sa personnalité tentant de disséminer le trouble et la confusion chez son interlocuteur».
Cette dernière avait été mise en examen le 17 octobre, pour meurtre et viol aggravé sur Lola, une collégienne de 12 ans, puis placée en détention provisoire. Les circonstances tragiques de la mort de la petite fille, dont le corps a été retrouvé le 14 octobre dans une malle, ont suscité une vive émotion dans le pays.
Un risque de violence «très élevé»
Néanmoins, si l’accusée ne souffre d’aucun problème psychique, l’expert dresse un portrait très inquiétant de la jeune femme. «Sur le plan social, sa dangerosité doit retenir toute l’attention, le risque de violence étant évalué comme étant très élevé», a-t-il déclaré.
Sujette aux mensonges et à une absence de culpabilité et d’empathie, la jeune femme serait dans un esprit «de domination, l’autre devient sa proie, un moyen de jouissance sur lequel elle pose son emprise» a ajouté l’expert.
Il s’agirait d’un «traumatisme» qu’elle aurait vécu étant plus jeune, notamment le décès de ses parents, expliquant sa personnalité trouble. Elle a également nié le meurtre de Lola, se justifiant par la vision de «fantômes» qui seraient à l’origine du crime.
Elle continue aussi d’accuser Rachid, l’homme chez qui elle s’était rendue avec le corps de la victime dans une malle, de l’avoir séquestré, drogué et violé.
La défense de DAHBIA B. peut demander une contre-expertise
L’expertise psychiatrique judiciaire est cruciale au cours d’un procès. Une fois le diagnostic établi, se pose la délicate question de l'irresponsabilité pénale de l'accusé. Si le suspect a agi sous l'impulsion d'éléments délirants qui ont aboli son discernement, il ne peut être accessible à une sanction pénale.
Or ici, ce ne pourrait pas être le cas. Cette nouvelle importante va ainsi permettre les poursuites. En effet, si Dahbia B. avait été reconnue comme souffrant d’un trouble psychologique ou dont le discernement avait été altéré au moment des faits, elle aurait pu être «punie», mais d’après le code pénal, la juridiction aurait été contrainte de tenir compte de cette circonstance lorsqu’elle fixerait la peine.
Dans le cas contraire, elle aurait pu être reconnue «irresponsable pénalement», concluant sur l’arrêt total des poursuites et aucun procès n’aurait pu être tenu. Un verdict fortement redouté par la famille et les proches de la victime. La défense de la jeune femme peut tout de même contester les conclusions du psychiatre et demander une contre-expertise.
Ainsi, d’après les conclusions de l’expert Dahbia B. pourrait être jugée par la cour d’assises. Cependant, ce dernier met également en garde du portrait déroutant de la jeune femme, parlant de «trouble grave et complexe de la personnalité».