Alexandre Silva, l’avocat de Dahbia B., soupçonnée d’avoir violé, torturé et tué à Paris la jeune Lola âgée de 12 ans, a démenti ce mercredi 19 octobre un quelconque mobile raciste concernant l’affaire.
Il faut cesser les «mésinformations voire les mensonges». C’est ce qu’a déclaré ce mercredi 19 octobre Alexandre Silva, l'avocat de Dahbia B., soupçonnée d’avoir violé, torturé et tué à Paris la jeune Lola âgée de 12 ans, affirmant que tout mobile raciste est à exclure dans ce drame.
«Ce mobile n'est absolument pas vérifié, c'est faux, cela n'a jamais été envisagé», a-t-il affirmé au cours d’un point presse au tribunal judiciaire de Paris.
Dahbia B., âgée de 24 ans, a été mise en examen lundi pour meurtre et viol aggravé sur mineur, puis placée en détention provisoire. Aucune circonstance aggravante relative au racisme n'a été retenue à ce stade de l'enquête.
L’avocat dénonce la récupération politique
Du fait des circonstances de la mort de Lola et des origines algériennes de l’accusée, de vives réactions se sont fait entendre du côté des partis de droite et d’extrême droite à l'Assemblée, reprochant au gouvernement son «laxisme» face aux immigrés irréguliers sur le territoire.
Eric Zemmour, président du parti Reconquête, a notamment qualifié ce meurtre de «francocide», en référence au «féminicide», désignant dans cette situation des faits divers qui cibleraient seulement les Français.
«Le débat ou la récupération politique (...) qui découlent de cette rumeur et de bien évidemment l'OQTF», l'obligation de quitter le territoire qui avait été délivrée en août à sa cliente, est «une question politique sur laquelle je ne me pencherai pas puisque je ne suis qu'un modeste avocat», a commenté Alexandre Silva.
L'avocat a également tenu à rappeler que, contrairement à ce qu'affirment «des intervenants sur les plateaux» de télévision, «il existe un certain nombre d'infractions particulièrement graves qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, c'est-à-dire sans possibilité pour la personne de ne jamais sortir de prison».
L’expertise psychiatrique aura le dernier mot
L’expertise psychiatrique de Dahbia B. est très attendue puisqu’elle déterminera si oui ou non l’accusée était «pleinement consciente» de ses actes.
En effet, lorsqu’une personne est déclarée irresponsable pénalement, cette dernière «peut passer l'intégralité de sa vie dans un hôpital psychiatrique dès lors qu'elle n'est pas jugée apte à être remise en liberté, si j'ose dire», a insisté l’avocat.
Comme dans toute procédure criminelle, une ou plusieurs expertises psychiatriques seront ordonnées lors de l'instruction pour déterminer la responsabilité pénale de Dahbia B., qui souffrirait de troubles psychiatriques. Le bilan sera donné d’ici les prochains jours, voire semaines.
«J'apporte ces précisions car ces mésinformations voire ces mensonges ont pour effet dans l'esprit du public de susciter une angoisse et surtout de ne pas avoir confiance dans la justice française», a souligné Alexandre Silva.