31 personnes ont été interpellées partout en France dans une vaste enquête sur un réseau criminel spécialisé dans le vol de voitures.
Soupçonnées d'appartenir à une filière criminelle facilitant les vols de voiture, 31 personnes ont été interpellées du 10 au 14 octobre, dans toute la France. Selon un communiqué officiel publié ce vendredi, le préjudice total est estimé à au moins 2,7 millions d'euros.
Plus de 200 gendarmes ont été mobilisés à Paris, Marseille, Lyon et Lille dans le cadre de cette opération. Leur travail a permis de démanteler une organisation qui avait mis à disposition auprès de «plus de 200» voleurs de véhicules «une solution numérique permettant de les dérober sans effraction».
Ce coup de filet est venu clore une enquête ouverte en mars 2020, confiée au Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) par la section cybercriminalité de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) à Paris.
Le préjudice estimé à 2,7 millions d'euros concerne des faits commis entre décembre 2020 et septembre 2021. La suite des investigations, qui prévoit de remonter plus loin dans le temps, à partir de janvier 2019, pourrait permettre d'affiner cette estimation.
Comptant dans ses rangs un Espagnol et un Lituanien, ce réseau agissait à l'échelle européenne et s'appuyait sur une dizaine de revendeurs. Experts en piratage informatique de voitures, les voleurs se fournissaient en tablettes, logiciels et connectiques auprès de l'organisation.
13 suspects en garde à vue à Paris
Ces outils leur permettaient notamment de «dupliquer des clés de véhicules mais également de programmer des clés vierges sans avoir l'original» et de «modifier les systèmes embarqués équipant de nombreux véhicules», selon la gendarmerie.
Ces kits numériques étaient vendus sur un site internet, hébergé au sein de plusieurs sociétés basées en France, qui a enregistré plus de 53.000 connexions «pouvant correspondre à autant de vols ou tentatives de reprogrammation de clés».
Plus d'un million d'euros en avoirs criminels, des dizaines de clefs de véhicules vierges de toutes marques et des matériels informatiques ont été saisis lors des différentes perquisitions réalisées. Sur les treize suspects placés en garde à vue à Paris, neuf ont été présentés aujourd'hui à un juge en vue de leur mise en examen dans le cadre d'une information judiciaire.
Cette dernière a été ouverte ce vendredi, notamment pour «offre, cession et mise à disposition d'équipements pour commettre une atteinte à un système de traitement automatisé de données et vol en bande organisée». Les auditions des autres interpellés ont eu lieu à Lyon, Montpellier, Lille, Douai, Boulogne-sur-mer, Marseille, Bobigny et Grenoble.