De nouvelles recherches ont commencé ce lundi 10 octobre 2022 à Issancourt-et-Rumel (Ardennes), dans l’espoir de retrouver le corps d’Estelle Mouzin, victime présumée du tueur en série Michel Fourniret, ont annoncé l’avocat de la famille Didier Seban et une source à la gendarmerie.
Une nouvelle campagne de recherches organisée. Ce lundi 10 octobre 2022, des fouilles ont été lancées pour tenter de retrouver la victime présumée du tueur en série de Michel Fourniret, Estelle Mouzin à Issancourt-et-Rumel (Ardennes), disparue il y a presque vingt ans, d’après l’avocat de la famille Didier Seban et une source de la gendarmerie.
L'opération a démarré en début d'après-midi, après l'arrivée sur place de l'ex-épouse de «l'ogre des Ardennes», Monique Olivier, extraite de la prison de Fleury-Mérogis, selon une source proche du dossier. Les recherches se sont terminées vers 19 heures et reprendront la matinée du mardi 11 octobre.: "Nous essayons de raviver ses souvenirs" afin "de trouver un détail qui nous permette d'identifier l'endroit où Michel Fourniret a enterré Estelle", a raconté en fin de journée l'avocat de la famille de la fillette, Me Didier Seban.
Le bois d'Issancourt-et-Rumel, village de 400 habitants, a déjà été exploré sur la base d'indications livrées par cette dernière, notamment en septembre et novembre 2021, sans rien donner.
Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret, mort à Paris le 10 mai 2021 à 79 ans, avait fini par avouer en mars 2020 à la juge Sabine Kheris sa responsabilité dans la disparition de l'enfant.
Des moyens inédits déployés
«Des moyens nouveaux et techniques ont été mis en œuvre» pour ces recherches, «on passe par la tomographie, on a vérifié des problématiques avec des drones, avec du courant électrique dans le sol», a indiqué à son arrivée l'avocat de la famille d'Estelle Mouzin, Didier Seban.
Après pas moins de dix tentatives infructueuses pour tenter de retrouver le corps de l'enfant depuis juin 2020, il a dit espérer que ces nouvelles recherches seront cette fois «les bonnes pour donner des réponses à la famille».
Ces techniques sont importantes «pour Estelle, mais aussi pour beaucoup d’autres recherches», du pôle national dédié aux «cold cases», a-t-il ajouté.
Une technique «inédite» sera mise en œuvre dans le village ardennais, selon une source proche du dossier. Le principe est de mener des «sondages» dans les bois, tout en s’appuyant sur une «cartographie des sols», afin de déterminer «s’il y a eu intervention humaine».
De son côté, l'avocat de Monique Ollivier, Richard Delgenes, reste dubitatif sur les chances de retrouver le corps de la petite fille, plus de vingt ans après sa disparition : «On peut retrouver des traces du corps, je pense. Mais retrouver le corps complètement, ça me paraît difficile», a-t-il déclaré.
La circulation et le stationnement sur la rue menant au bois sont interdits par la mairie durant les deux prochains jours.
Estelle Mouzin portée disparue depuis le 9 janvier 2003
Estelle Mouzin avait disparu à l'âge de neuf ans à Guermantes (Seine-et-Marne), à son retour de l'école le 9 janvier 2003.
L'enquête a longtemps mené à aucune piste fiable, malgré la détermination du père de la fillette, Éric Mouzin, à retrouver sa trace. Ce dernier n'est pas attendu à Issancourt-et-Rumel pour la nouvelle opération, a précisé l’avocat.
La juge Sabine Khéris avait permis de relancer l’affaire lorsque, en mars 2020 elle avait fait avouer à Monique Olivier son rôle. En avril 2021 cette dernière avait indiqué avoir accompagné son ex-mari le 11 janvier 2003 à Issancourt-et-Rumel, pour qu'il y enfouisse le corps.
Le site se situe à proximité de Ville-sur-Lumes, où, selon les aveux de Monique Ollivier, Michel Fourniret a séquestré, violé et tué Estelle dans une maison appartenant à sa sœur. L'ADN partiel de l'enfant a été retrouvé sur un matelas saisi en 2003 dans cette maison.