Le tribunal administratif de Nantes (Loire-Atlantique) a reconnu coupable l’hôpital du Mans (Sarthe) ce mercredi 14 septembre pour une affaire remontant à 2016. Diagnostiquée par erreur pour une colique néphrétique, une quinquagénaire a eu des complications menant à de multiples amputations.
La nuit du 13 au 14 novembre 2016 a viré au drame pour une femme âgée d'une cinquantaine d'années venue se faire soigner aux urgences de l’hôpital du Mans (Sarthe). A la suite d’une infection rénale non décelée, cette dernière a dû être amputée des deux jambes sous le genou, d’un avant-bras et de quatre doigts d’une main en raison d’une septicémie.
La victime s’était présentée aux urgences du centre hospitalier à cause d’une forte douleur dans la région lombaire et abdominale. Diagnostiquée comme souffrante d’une colique néphrétique, elle a été traitée avec de la morphine avant de rentrer chez elle quelques heures plus tard.
Néanmoins, le test effectué en lien avec une infection urinaire était positif. En réalité, la quinquagénaire souffrait d’un calcul rénal bloquant la voie urinaire, un mal qui l’avait déjà touchée et qui avait été traité dans ce même établissement.
La responsabilité de l’hôpital engagée à 90 %
Après de longues années de procédure, la plaignante a fini par être reconnue comme victime, avec «un déficit fonctionnel permanent» évalué à 85 %, ce mercredi par le tribunal administratif de Nantes (Loire-Atlantique). La justice a reconnu une «prise en charge non-conforme» de l’hôpital. «Seule la douleur a été traitée. La bandelette urinaire infectée devait interdire toute sortie», a conclu la rapporteure publique de la 7e chambre, dont les propos ont été rapportés par Ouest-France.
La magistrate a indiqué que la responsabilité de l’hôpital était engagée à 90 %, tout en préconisant une condamnation pour l’hôpital du Mans à un versement proche de 400.000 euros pour la plaignante. A cette somme s’ajouterait une rente annuelle de 17.000 euros et 230.000 euros à verser à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour les soins engagés. Mis en délibéré, le jugement sera rendu en octobre prochain.