Un retraité de 69 ans sera bientôt jugé pour avoir tué, démembré et brûlé sa compagne en 2017. Les restes du corps avaient été retrouvés en bordure d'un chemin à Vernouillet (Yvelines), à une quarantaine de kilomètres de Paris.
La date du procès n'est pas encore connue. Mais il s'agit d'une affaire «emblématique» des féminicides, a souligné Maître Anne Bouillon, avocate du fils de la victime. «La famille attend, avec beaucoup d'espoir, un certain nombre d'explications de la part de l'accusé», poursuivi pour meurtre sur conjoint et atteinte à l'intégrité d'un cadavre.
En 2019, le retraité a finalement avoué avoir étranglé sa compagne, alors âgée de 67 ans. Il a assuré qu'elle était violente et jalouse et qu'elle avait elle-même cherché à l'étrangler. Il a ensuite admis s'être servi d'un couteau et d'une scie pour démembrer son corps.
Il a transporté sa dépouille dans des sacs à gravats jusqu'à Vernouillet, où il y a mis le feu. Un promeneur a fait la découverte des sacs quelques jours plus tard.
Des preuves de vie simulées
Il a fallu plus d'un an aux enquêteurs pour identifier la victime. Les analyses leur ont permis de faire le lien avec une autre affaire, celle de la disparition d'une femme à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
En réalité, le retraité est soupçonné d'avoir simulé des preuves de vie de sa compagne pendant plus d'un an, continuant à envoyer des SMS à sa place, et à effectuer des retraits bancaires. Plus de 28.000 euros ont ainsi été débités du compte de la défunte.
Le couple se fréquentait depuis un peu plus d'un an au moment du meurtre. Le retraité, ancien chauffeur de taxi à son compte, ne présente pas de pathologie particulière, selon un expert. La victime est quant à elle décrite comme «dépressive» et «impulsive» par ce même expert.
Depuis le début de l'année 2022, 37 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex, selon le collectif féministe Nous Toutes. En 2021, 113 féminicides ont été recensés.