Grièvement blessée au visage lors d'une chute dans la cour de son collège en décembre, la jeune Anna-Chloé, scolarisée à Chambéry (Savoie), s'était dite victime d'une agression raciste. La plainte déposée à l'époque par sa mère vient d'être classée sans suite, ce mardi 22 mars.
Dans un communiqué, le procureur de la République de Chambéry, Pierre-Yves Michau, a indiqué que «l'enquête menée par le commissariat de Chambéry sous la direction du parquet, qui a permis en particulier l'audition de très nombreux témoins, a en effet démontré qu'aucune des infractions dénoncées n'était établie».
Des versions opposées
L'affaire avait notamment pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux, sur lesquels la mère de l'adolescente avait publié un texte dénonçant des «violences verbales racistes et même physiques» subies par sa fille «depuis la rentrée».
Au mois de janvier, l'avocat de la famille, Me Mourad Battikh, était intervenu dans l'émission Touche pas à mon poste sur C8 pour étayer cette version. Il avait évoqué plusieurs épisodes sur «deux-trois mois», attestant que l'adolescente, d'origine camerounaise, avait vécu «graduellement [...] un harcèlement».
Le 29 novembre, Anna-Chloé aurait notamment été «molestée», sa tête enfoncée «dans un casier» tandis que d'autres collégiens la traitaient de «grosse baleine noire». Selon Me Battikh, un élève témoin de la scène n'avait pas été auditionné. L'avocat critiquait alors le parquet qui, selon lui, ne cherchait qu'à «démontrer une seule thèse, celle d'Anna-Chloé tombant d'elle-même sur un banc».
Le collège avait démenti la version de la famille de l'adolescente, et le directeur de l'établissement, visé par des «menaces de mort» selon son avocat, avait été placé «sous protection policière». Mettant en avant «plusieurs témoignages» attestant que l'adolescente était «seule» au moment de sa chute dans la cour, le procureur a lui aussi réfuté les accusations de la famille d'Anna-Chloé.