Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné deux dockers et un intermédiaire à sept et huit ans de prison pour l'importation de cocaïne depuis les Antilles jusqu'en France métropolitaine.
Tous les trois étaient suspectés d’avoir trempé dans un important trafic de cocaïne, qui s’est déroulé au port de Saint-Nazaire à Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique.
Thierry Lorcy, 56 ans, a écopé de sept ans de prison, alors que le parquet en avait requis douze à son encontre. Il a également écopé d'une interdiction de pratiquer la profession de docker.
Ce dernier a par ailleurs déjà été condamné à huit reprises pour des faits de violences conjugales, associations de malfaiteurs, et blanchiment aggravé. Anthony Martin, 41 ans, le deuxième docker inculpé, a également été condamné à sept ans de prison et à l'interdiction de pratiquer la profession, conformément aux réquisitions du parquet.
Soupçonné d'avoir été un intermédiaire dans tout ce réseau de trafic de cocaïne, un restaurateur de 32 ans, a écopé de la plus lourde peine de huit ans de prison, et envisage déjà de faire appel, selon son avocat.
Le tribunal a également prononcé la confiscation des biens saisis ainsi qu'une amende douanière de huit millions d'euros, à payer avec huit autres prévenus condamnés en octobre.
Un coup bien monté
Tout commence au Brésil, en mai 2017. Une enquête est ouverte après que 690 kilos de cocaïne aient été saisis dans le port de Santos. La marchandise était transportée dans un conteneur frigorifique à destination de Montoir-de-Bretagne. Une information judiciaire avait été ouverte six mois plus tard, en novembre.
Pourtant, les dockers avaient bien préparé leur coup : ils importaient la cocaïne grâce à la technique du «rip-off», qui consiste à récupérer la marchandise à l'ouverture des conteneurs, en profitant du transit légal entre deux entreprises, soit avec leur complicité, soit à leur insu.
Selon France Info, le parquet affirme que près de 336 kilos de cocaïne ont été saisis dans le port de Montoir entre juin 2017 et avril 2020, soit un butin qui se chiffre à 16 millions d'euros à la revente.
La cocaïne, en provenance d'Amérique latine, transitait par la Guadeloupe et la Martinique avant d’arriver dans le port montoirin et de finir chez les consommateurs de la région parisienne.