Les chiffres donnent des sueurs froides : 1.500 obus, presque 28 tonnes. La découverte d'un tel dépôt a forcé l'évacuation d'un petit village de l'Aisne ce 12 octobre.
Les 550 habitants de Levergies ont dû quitter leur domicile pour une opération de déminage qui prendra fin au plus tard le 15 octobre. Depuis des décennies, ils vivaient à 300m à peine d'un champ où étaient enterrés des obus de la Première Guerre mondiale... tous prêts à exploser.
Ils ont été repérés en juin 2021, lors de fouilles préliminaires à l'agrandissement d'une route. Une évacuation, «ainsi que l'arrêt de toute activité commerciale et de circulation» a aussitôt été programmée pour permettre «la neutralisation et le déplacement des obus par les services de déminage vers le site de destruction», a expliqué la préfecture dans un communiqué.
Cette opération mobilisera «plus de 100 personnels de l'Etat et des collectivités locales» parmi lesquels une quinzaine de démineurs.
«Si un explose, tout explose»
Ce n'est pas la première fois que Levergies est confronté à ce genre de problème. Le village est situé à proximité de la ligne Hindenburg, un vaste système de fortifications construit par l'armée allemande au nord-est de la France pendant la Première Guerre mondiale.
«Il y a une dizaine d'années, déjà 16 tonnes d'obus» avaient été évacués de la commune, a rappelé Bernard Nuttens, le maire de Levergies. «Mais ils étaient un peu disséminés, là ils sont empilés comme des cigarettes, si un explose, tout explose.» Gilles Soreau, commandant du centre de déminage de Laon, s'est montré tout aussi prudent : «On tombe environ tous les dix ans sur un gros dépôt comme celui-là. Pour le moment, on se contente de la terre autour, ensuite ce sera plus risqué», a-t-il expliqué à France 3. Les habitants pourront regagner leur domicile pour la nuit.