Coup de foudre en prison. Une avocate et son client, détenu à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), ont été surpris en plein rapport sexuel ce 30 juillet.
Les ébats ont pris fin avec l'arrivée subite d'un surveillant, rapporte Sud-Ouest. L'histoire peut faire sourire, mais la maison centrale, elle, n'a pas trouvé l'incident très drôle. Les rapports sexuels sont dans la plupart des cas interdits en détention. Et en période de crise sanitaire, l'administration applique la politique de la tolérance zéro.
Le syndicat pénitentiaire des surveillants de la maison centrale a pointé du doigt le risque de «contamination» au Covid-19 auxquels s'exposaient les deux amants, et a noté que la prison de Saint-Martin-de-Ré avait déjà dû gérer un cluster en avril.
Résultat : le détenu passera devant une commission de discipline au sein de la maison centrale. Quant à l'avocate, le parquet de la Rochelle et l'Ordre des avocats de Charente-Maritime ont été informés de la situation. Le parquet a déjà affirmé qu'il n'engagerait aucune poursuite.
Mais du côté de l'Ordre des avocats, la tendance est plutôt à l'intransigeance : une enquête sera «menée avec sévérité et sérieux», a assuré Madame le bâtonnier Catherine Cibot-Degommier à Sud-Ouest. L'avocate risque une convocation devant le Conseil régional de discipline, avec des sanctions pouvant aller du blâme à la radiation du barreau.
En prison, les relations sexuelles ne sont autorisées que dans les unités de vie familiale (UVF). Problème : seulement 36 établissements pénitentiaires sur 188 en sont équipés, selon l'Observatoire international des prisons. En dehors des UVF, les détenus ont recours à la sexualité en solitaire, aux relations homosexuelles - très mal perçues en prison - et aux ébats en cachette au parloir.