Il estimait être mal jugé par sa hiérarchie et a décidé de frauder gravement pour obtenir une promotion. Un gendarme d’Eure-et-Loir a été condamné à un an de prison ferme, il y a quelques jours, pour avoir volontairement augmenté les taux d’alcoolémie de certains conducteurs, afin de faire gonfler ses statistiques.
Son stratagème a été découvert par ses collègues lors d’un contrôle routier.
Alors qu’il affirmait qu’un automobiliste conduisait avec un taux d’alcoolémie de 0,46mg par litre d’air expiré à l’éthylomètre (près de deux fois la limite de 0,25mg) et était déjà en train d’entreprendre les démarches pour lui retirer son permis ainsi que prévoir une convocation par la justice, les autres gendarmes se sont rendus compte que la machine n’affichait en réalité qu’un taux de 0,13 mg. Soit rien de répréhensible.
La hiérarchie informée, le procureur a demandé une enquête. L’éthylomètre, qui garde en mémoire les différents contrôles effectués, a été saisi. De quoi permettre de comparer les valeurs réellement enregistrées avec celles notées dans les procès-verbaux. Au total, une dizaine de personnes auraient ainsi été sanctionnées à tort, rapporte L’Echo républicain.
«Ils n’ont plus de respect pour l’uniforme»
Un retraité de 78 ans avait ainsi été verbalisé pour un taux de 0,47 mg, alors qu’il avait en réalité été contrôlé à 0,09mg. Le procureur de la République s’est engagé à ce que les procédures engagées contre les automobilistes dans le même cas soient annulées, avec rétribution du permis et des points.
Le maréchal des logis-chef de 52 ans, dont les états de service étaient sans reproche, a reconnu ses actes devant le tribunal de Chartres. «Je suis honteux. J’ai été victime d’injustice au cours de ma carrière», a-t-il expliqué. «C’était pour avoir l’avancement auquel j’avais droit». Il a également indiqué avoir agi pour se venger de certains comportements de conducteurs : «ils n’ont plus de respect pour l’uniforme et souvent, ils minimisent leurs fautes».
Désormais à la retraite, il purgera sa peine à son domicile, dans le Loiret, équipé d’un bracelet électronique.