Une mauvaise nouvelle pour l’écologie. Le nombre de passagers aériens aura doublé d’ici 2043, selon les projections des compagnies aériennes.
Deux fois plus de personnes se seront envoyées en l’air en 2043. Alors qu'en 2023, quelque 4.3 milliards de voyages en avion ont eu lieu - un chiffre proche du record de 4.54 milliards enregistré en 2019 - cette année, la barre des 5 milliards devrait être franchie, selon un communiqué de l’Association internationale du transport aérien (Iata).
L’INDE, LA THAILANDE, LE VIETNAM ET LA CHINE, PIONNIERS DE CETTE DYNAMIQUE
Des chiffres bien inférieurs à ceux attendus à l’avenir. «Le nombre de passagers aériens doublera» en 2043 par rapport à 2023, selon l’Iata. Grâce à «un taux de croissance annuel moyen de 3.6%», 8.6 milliards de passagers seront attendus dans vingt ans.
Si toutes les régions du monde sont concernées par cette tendance à la hausse, celle-ci sera essentiellement favorisée par «des marchés émergents comme l’Asie-Pacifique», avec des taux annuels de progression de 4.6%, et le Moyen-Orient, selon le lobby aérien, qui a dévoilé ces chiffres à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough (Royaume-Uni).
Ce sont l’Inde (6.9%), la Chine (5.8%), la Thaïlande et le Vietnam (6.4%) qui seront les pays moteurs de cette dynamique.
DES CHIFFRES COHÉRENTS AVEC CEUX D’AIRBUS
Une croissance des voyages aériens de 3.6% est attendue pour les vingt prochaines années du côté de l’Afrique et du Moyen-Orient.
Les marchés davantage établis que représentent l’Amérique du Nord et l’Europe ne devraient pas être les acteurs majeurs de cette augmentation, avec une croissance respective d'1.7% et de 2%. Quant à l’Amérique latine et les Caraïbes, leur taux annuel de progression durant les deux prochaines décennies serait de 2,9%.
Si ces projections de l’Iata sont impressionnantes, elles ne surprennent pas pour autant. Les chiffres publiés lundi par Airbus soutiennent en effet le scénario du lobby aérien. Le constructeur aéronautique avait déjà estimé que la flotte d’avions commerciaux aura doublé en 2043, et ce, grâce à l’essor des classes moyennes en Asie.
LA DÉCARBONATION AÉRIENNE, UNE AMBITION INATTEIGNABLE ?
La seule incertitude avancée par l’Iata réside dans la capacité de la croissance économique à demeurer solide.
Ces données compromettent l’objectif de décarbonation du secteur aérien. Tant l’Iata que les États représentés à l’ONU se sont pourtant engagés à ce que les avions ne participent plus au changement climatique d’ici 2050.
Pour que ce pari ambitieux soit atteint, des carburants issus de la biomasse, du CO2 et d’hydrogène doivent être rapidement employés à grande échelle. Rien n’est gagné, car ce «zéro émission net» nécessitera la mobilisation de moyens considérables.