Les ours polaires pourraient disparaitre définitivement de la baie d’Hudson au Canada, si la communauté internationale ne parvient pas à limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, d’après une étude publiée ce jeudi 13 juin.
Un changement de températures aux lourdes conséquences. Limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle est une nécessité pour l'avenir de la planète, mais aussi pour empêcher les ours polaires de disparaître de la baie d'Hudson au Canada, d’après une étude parue jeudi dans la revue Communications Earth and Environment.
Et pour cause, les chercheurs de cette étude ont mis en avant l’impact du changement climatique qui a déjà considérablement augmenté le nombre de jours pendant lesquels la glace de mer n'est pas assez épaisse pour que les ours polaires puissent chasser, les obligeant à vivre de plus longues périodes sans leur principale source de nourriture.
Plus d’ours polaires d’ici 2050
Les scientifiques se sont basés sur différents niveaux de réchauffement climatique sur l'épaisseur de la glace estivale dans la baie d'Hudson et, par conséquent, sur le sort des ours polaires, espèce en voie de disparition.
Ainsi, l’étude a révélé que si la température moyenne de la planète augmentait de 2 °C au-dessus du niveau pré-industriel (la limite posée par l'accord de Paris adopté en 2015), la période sans glace serait trop longue pour de nombreux ours, en particulier ceux du sud de la baie d'Hudson, qui dépendent de la banquise pour chasser leurs proies de prédilection, les phoques annelés et barbus, et se reproduire.
Selon les modélisations des chercheurs, à +2 °C, la période sans glace dans la région pourrait dépasser six mois. Or historiquement, lorsque leur population était considérée dans un état sain, les ours de la région jeûnaient environ quatre mois.
Dans ce contexte, «il est peu probable que ces ours survivent» avec un tel réchauffement, a expliqué l'auteure principale de l'étude, Julienne Stroeve, climatologue de l'Arctique à l'Université du Manitoba, estimant qu'ils pourraient disparaître d'ici le milieu de ce siècle.