Depuis le 27 mai, les températures maximales dans l’Hexagone dépassent quotidiennement les 25°C. Cette vague de chaleur favorise les incendies. Selon les pompiers, lorsque la règle des «trois 30» est atteinte, toutes les conditions sont réunies pour que des grands feux se déclarent.
Alors qu’une vague de chaleur frappe la France depuis plus de deux semaines, les autorités s’inquiètent notamment pour les départs de feux, qui peuvent faire de gros dégâts dans certaines régions. Selon les pompiers, dès lors que la règle des «trois 30» est atteinte, le danger de voir des incendies se déclarer est au maximum.
Concrètement, la règle des trois 30 est la suivante : 30 km/h de vent, 30% d’humidité dans la végétation, et 30°C de température. Si ces conditions facilement atteignables sont réunies, ce qui est le cas actuellement sur une partie de la France, des feux peuvent facilement se déclencher, et les pompiers doivent rester sur leurs gardes.
Régine Touffait, ingénieure forestière à l'ONF : "Dès que la règle des "trois 30" est satisfaite, on se retrouve avec des feux de grande ampleur : 30 km/h de vent, 30 % d'humidité dans la végétation, et 30°C" #le7930inter pic.twitter.com/n5RCr3oYCi
— France Inter (@franceinter) June 15, 2023
Le réchauffement climatique coupable numéro un
Pour rappel, le réchauffement climatique est largement responsable de la multiplication des incendies. L'augmentation des températures favorise l'évaporation de l'eau contenue dans les sols tandis que les végétaux «transpirent», deviennent de plus en plus secs et sont alors plus exposés aux risques d'incendies.
Par ailleurs, le réchauffement climatique amplifie le risque d’incendie car il étend les zones à risque, qui remontent en altitude et en latitude. La saison des incendies débute plus tôt et finit plus tard, et l’élévation des températures nocturnes réduit la fenêtre d’intervention des pompiers qui profitaient de la nuit pour stopper les feux.
Un rapport parlementaire publié en mars dernier rappelait ainsi qu’en 2050 «près de 50% des landes et forêts hexagonales pourraient être concernées par des incendies de forêts, traditionnellement cantonnés dans les départements méridionaux». Le constat sera encore plus sévère en 2100. Lors de la canicule historique de 2003, plus de 70.000 hectares ont pris feu, et plus de 80.000 en 1976 avec la grande sécheresse.