Une partie du département des Alpes-Maritimes a été placée vendredi en alerte sécheresse «renforcée», le troisième des quatre niveaux d'alerte, a annoncé la préfecture du département, mettant en avant dans son communiqué un déficit pluviométrique de 76% en mars.
Ultime étape avant le dernier stade de la «crise». Après que le totalité du département a été placée en alerte sécheresse début mars, ce sont trois bassins versants alimentant notamment les communes de Saint-Paul-de-Vence ou Cagnes-sur-Mer qui sont passés vendredi au stade «alerte renforcée». Ce troisième niveau d'alerte concerne les trois bassins versants de la Cagne, de l'Estéron et du Paillon, qui concernent une cinquantaine de communes situées en majorité dans l'arrière-pays.
Le reste du département, comprenant notamment les grandes métropoles de Cannes ou Nice, demeure lui au stade d'alerte.
Après une année 2022 «marquée par une sécheresse exceptionnelle», le déficit pluviométrique durant la période de recharge des nappes phréatiques entre septembre 2022 et mars 2023 avait conduit le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, à placer tout le département au stade d'alerte sécheresse le 10 mars.
Interdit d’arroser de jour comme de nuit
Depuis, «la situation s’est encore aggravée : le mois de mars présente un déficit pluviométrique de 76%», a expliqué la préfecture. «En conséquence, les débits des cours d'eau et des nappes sont anormalement bas pour la saison, faisant apparaître des assecs avec une précocité d'environ trois mois par rapport à la normale. Le manteau neigeux est pour sa part déficitaire d'environ 60% par rapport à la moyenne sur le département», a ajouté la préfecture.
Dans toutes ces communes concernées par l'alerte renforcée, il est désormais interdit d'arroser de jour comme de nuit, de laver sa voiture ou son bateau. Le remplissage des piscines privées est également interdit, sauf pour le premier remplissage à condition que le chantier ait démarré avant le déclenchement des premiers stades de restriction d'eau. De plus, les usagers industriels doivent réduire leur consommation de 40%, rappelle encore la préfecture.
Dans le Sud-Est de la France, zone en sévère déficit pluviométrique très menacée par les incendies, certains secteurs ont même déjà été placés en situation de «crise» sécheresse : dans le Gard, dans le bassin de la Cèze, depuis mardi, et dans les Bouches-du-Rhône et le Var, dans les communes du bassin de l'Huveaune et du Real de Jouques depuis la fin mars. Il existe quatre niveaux d'alerte sécheresse : vigilance, alerte, alerte renforcée et enfin crise.
Des mesures «de crise» entreront également en vigueur le 10 mai dans les Pyrénées-Orientales, pour «les territoires de la Têt et de l'Agly», deux fleuves traversant une partie de ce département frontalier de l'Espagne. La teneur en sera précisée la veille par un arrêté, a annoncé vendredi le préfet de ce département frappé lui aussi par une sécheresse exceptionnelle.