Face au réchauffement climatique et aux autres maux écologiques, plusieurs sentiments d’angoisse naissent chez certaines générations, notamment les plus jeunes. Parmi eux, la solastalgie et l’éco-anxiété. Mais qu’est-ce que c’est ?
Si la solastalgie et l’éco-anxiété peuvent sembler être de nouveaux mots, ce n’est pourtant pas le cas. Leurs concepts sont similaires, mais ils ne sont pas totalement les mêmes.
En France, le terme d’éco-anxiété a été popularisé pendant l’été 2019. Cette année-là, de nombreux épisodes caniculaires ont touché le territoire. Depuis, d’autres évènements climatiques ont continué d’inquiéter certains Français. Notamment la vague d’incendies survenue cet été à cause des fortes chaleurs.
L’éco-anxiété, un phénomène nouveau ?
Pourtant, l’éco-anxiété existe depuis plus longtemps. Si le mot n’est entré que cette année dans Le Petit Robert, il existe depuis 1997 et ce, grâce à Véronique Lapaige, une chercheuse en santé publique belgo-canadienne.
Il s’agit de la contraction des mots «écologie» et «anxiété». Pour la définition, Le Petit Robert explique qu’il s’agit d’une «anxiété provoquée par les menaces environnementales qui pèsent sur notre planète».
Un éco-anxieux s’inquiète donc des catastrophes écologiques prévues, en cours ou à venir comme la pollution, la déforestation, ou la perte de la biodiversité et de leurs conséquences sur la vie de chacun.
Ce sentiment touche surtout les plus jeunes, ceux qui ont conscience du problème et qui anticipent déjà ces conséquences sur leurs choix de vie, comme celui d’avoir un enfant par exemple.
Quelle est la différence avec la solastalgie ?
La solastalgie est un terme légèrement plus récent que l’éco-anxiété. Il s’agit d’un néologisme utilisé pour la première fois par le philosophe de l’environnement Glenn Albrecht en 2003.
Né en Australie, ce terme lui est venu lorsqu’il travaillait sur la ville d’Hunter Valley et la santé mentale de ses habitants. Ces derniers ont pu observer le changement radical de leur environnement lorsque leur ville s’est industrialisée avec l’ouverture de mines à ciel ouvert.
La solastalgie est elle aussi une contraction de deux mots, «solace» en anglais, qui signifie «réconfort», et le mot «algie» qui se traduit par «douleur».
Elle exprime donc la nostalgie, le regret et la douleur de perdre son habitat ou son refuge, lieu de réconfort généralement.
Ainsi, la différence avec l’éco-anxiété est la temporalité. L’éco-anxieux a peur de l’avenir, quand celui qui souffre de solastalgie regrette plutôt l’inaction dans le passé ou constate le changement survenu.
La solastalgie touche donc généralement les personnes issues des générations qui ont grandi avec l’annonce du réchauffement climatique ou le début de la fonte des glaces par exemple et qui ont vu l'évolution de ces évènements.