Dans un rapport publié ce mercredi 20 juillet, Greenpeace UK a pointé du doigt le rôle du colonialisme sur les crises écologiques actuellement traversées dans le monde. En cause, le racisme systémique visant les personnes de couleur mêlé au pillage des ressources des pays du Sud.
«La crise climatique est aussi une crise raciale». C’est le constat qui a été dressé par l’ONG Greenpeace UK ce mercredi, en publiant un communiqué sur le sujet en collaboration avec le groupe de réflexion sur l'égalité raciale Runnymede Trust.
Assurant vouloir faire de la justice environnementale un pilier central de son travail, Greenpeace UK a tenté de démontrer le rôle du racisme et du colonialisme dans les différentes crises climatiques connues depuis des siècles. «Nous soutenons que les résultats de l'urgence environnementale ne peuvent être compris sans référence à l'histoire du colonialisme britannique et européen, qui a mis en mouvement un modèle mondial d'extraction racialisée des ressources des personnes de couleur», a affirmé l’ONG.
«Ce rapport, rédigé par deux organisations de premier plan dans leurs secteurs respectifs, rappelle au monde quelque chose qui devrait être d'une évidence flagrante – la crise climatique est aussi une crise raciale. Ce rapport confirme que nous ne pouvons pas surmonter l'urgence environnementale à laquelle est confrontée la planète entière sans aborder les schémas de la disparité raciale mondiale», a affirmé le Dr Halima Begum, la directrice générale du Runnymede Trust, dans le texte publié mercredi.
Le Sud «utilisé comme lieu de décharge»
Le communiqué a également pointé du doigt la responsabilité des pays développés dans la pollution directe touchant les nations les plus pauvres. Le Sud a été «utilisé comme lieu de décharge», selon le rapport.
Figurant pourtant parmi les populations les moins polluantes de la planète, les personnes de couleur, vivant majoritairement dans les pays sous-développés, «perdent désormais de manière disproportionnée leurs vies et leurs moyens de subsistance» par millions à cause de cela, selon le rapport.
Pour étayer sa théorie indiquant que «l'urgence environnementale est l'héritage du colonialisme», Greenpeace UK a assuré que le colonialisme avait «établi un modèle à travers lequel l'air et les terres du sud global ont été… utilisés comme lieux de décharge des déchets dont le nord global ne veut pas».
Pour soutenir les groupes de justice environnementale et sociale, Greenpeace UK a lancé deux initiatives. La première est d’offrir un espace d'entreposage aux groupes de base pour la conception et la planification de campagnes. La seconde est de créer un fonds «pour contribuer aux initiatives de groupes qui plaident pour la justice sociale, raciale et/ou environnementale».