Depuis vendredi, un violent incendie ravage la forêt californienne. Baptisé «Oak Fire», ce «méga feu» a brûlé au moins 6.313 hectares de forêt ce lundi. Ce phénomène n’est malheureusement pas isolé et devrait se multiplier à travers le monde en raison du réchauffement climatique.
Déclenché par une vague de chaleur extrême, la forêt californienne est ravagée par les flammes d'Oak Fire, un «méga feu» qui, ce lundi, a brûlé plus de 6.000 hectares de végétation.
En France, avant la Gironde, le Gard a, lui aussi, été frappé par un «méga feu» au début du mois de juillet. Près de 650 hectares de forêt ont été ravagés par les flammes dans le nord du département, dans les Cévennes.
Le phénomène pourrait s'amplifier dans les prochains temps et le réchauffement climatique est pointé du doigt.
Quels pays sont touchés par les «méga feux» ?
Les «méga feux» se sont multipliés aux quatre coins du monde ces dernières années, notamment en Australie et aux Etats-Unis (Californie notamment), où les surfaces brûlées ont augmenté de 1.200 % lors des trois à quatre dernières décennies.
En Russie, les forêts ne sont pas non plus épargnées. La Sibérie compterait ainsi cette année plus de 16 millions d'hectares détruits par les flammes, avec des températures proches de 50 °C. Des chaleurs jamais enregistrées dans cette région du monde. Par ailleurs, la Turquie ou encore l'Algérie ont dû faire face à de terrifiants incendies récemment sans pouvoir nécessairement les maîtriser rapidement.
En Europe, l'Italie et la Grèce ont été durement touchées cet été. Tandis que l'épisode de l'important incendie qui a ravagé 7.100 hectares de forêt dans le Var à la mi-août 2021 en France a lui aussi été pointé du doigt comme étant «anormalement» fort par les combattants du feu.
Les causes d'un «méga feu»
Point désormais indéniable pour les experts, le dérèglement climatique serait responsable de la hausse des incendies dans le monde. «Ce qu’on voit dans nos recherches, c’est que le réchauffement a trois conséquences, la première est une extension spatiale de la zone à risques, avec une contamination des régions qui étaient historiquement immunisées», contre les incendies, a souligné Renaud Barbero chercheur climatologue à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae)
Les projections basées sur les analyses des experts de l'Onu sur le climat (Giec) montrent «que la zone à risque va s'étendre vers le nord de l'Europe, et puis en altitude», a de son côté relevé Jean-Luc Dupuy qui étudie la propagation des feux et leur évolution en Europe au laboratoire de recherche de l'Inrae à Avignon.
Aujourd'hui, la superficie brûlée chaque année en Europe est en moyenne de 400.000 à 500.000 hectares, principalement dans les pays méditerranéens (Espagne, Grèce, Italie, France etc...).
En France, «l'activité (des feux) va s'intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et aussi s'étendre aux marges montagneuses de cette région du Sud», où les températures et la sécheresse vont augmenter, explique Jean-Luc Dupuy qui étudie la propagation des feux et leur évolution en Europe au laboratoire de recherche de l'Inrae à Avignon.
Un danger, qui selon ses projections, va aussi augmenter dans la moitié nord notamment dans les pays de la Loire et le Centre où une hausse significative des incendies est attendue dans le futur.