C'est l'une des nombreuses conséquences du réchauffement climatique. La Grande Barrière de corail d’Australie subit un «vaste blanchissement» provoqué par des températures océaniques supérieures à la moyenne, a annoncé ce vendredi 25 mars l’autorité responsable de ce récif.
«Des vols de surveillance aérienne ont constaté une décoloration du corail, confirmant un vaste phénomène de blanchissement, le quatrième depuis 2016», selon l’Autorité du parc marin de la Grande Barrière de corail, chargée de la gestion du plus grand système de récifs coralliens du monde.
Selon un rapport de l'autorité responsable du site, les coraux ont souffert en dépit d'un phénomène de rafraîchissement de l'été austral, appelé «La Nina».
Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau et donc une acidification de l'eau. Ce qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive si reconnaissable.
Toutefois, bien que les coraux blanchis soient soumis à un stress, ils peuvent encore se rétablir si les conditions deviennent meilleures, a souligné la même source. «Les conditions météorologiques des deux prochaines semaines sont cruciales pour déterminer l'étendue et la gravité du blanchiment des coraux dans le parc marin», a expliqué cette même source.
Un classement «en péril» à l'étude
Les Nations unies ont entamé ce lundi l'inspection de la Grande barrière de corail, afin d'évaluer si le site classé au patrimoine mondial, mais qui souffre de blanchissement, est suffisamment protégé du changement climatique, avant que la Commission du patrimoine mondial ne détermine en juin s'il faut le classer «en péril».
Une marche arrière qui n'est pas passée inaperçue. En effet, en juillet dernier, la Commission du patrimoine mondial avait décidé de ne pas classer le site «en péril», à la surprise de beaucoup d'observateurs et contre la recommandation de l'UNESCO.
Depuis 2016, la Grande barrière de corail a subi trois épisodes de blanchissement massif. En cause : la hausse des températures et de l'acidification des océans sous la pression des activités anthropiques. Car près d'un quart du CO2 que l'homme émet dans l'atmosphère est absorbé par les océans.
Ainsi, depuis les années 1970, l'acidification des océans a augmenté de près de 30% et pourrait plus que doubler d'ici à 2100, comme a pu le souligner les 104 auteurs du 1er rapport spécial du GIEC consacré à l'océan et à la cryosphère.