Une macabre découverte. L'association Sea Shepherd a publié ce jeudi 3 février des photos de milliers de poissons morts flottant sur plus de 3.000 m2, à 300 kilomètres au large de La Rochelle, dans le golfe de Gascogne.
«Sur ces images prises il y a quelques heures, plus de 100.000 merlans bleus morts non ciblés ont été rejetés à la mer par un seul de ces navires», écrit l’ONG, qui précise qu’habituellement, les merlans bleus sont «destinés à fabriquer des surimis». «Jusqu’à quand va-t-on autoriser ce pillage en règle?», se demande Sea Shepherd.
Voilà ce qui se passe en ce moment dans le golfe de Gascogne au large de La Rochelle. Quatre navires-usines opèrent dans la zone, dont le Margiris, le deuxième plus grand chalutier du monde (banni en Australie). pic.twitter.com/nA64Fm7VlC
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) February 3, 2022
Sur ses réseaux sociaux, l’ONG explique que quatre navires-usines, dont le deuxième plus grand chalutier du monde, le Margiris, pourraient être impliqués dans le rejet de ces poissons morts. Ce dernier bateau, géré par une société néerlandaise, a été «banni en Australie» après une mobilisation de pêcheurs et d'habitants contre son arrivée dans les eaux nationales.
Une enquête européenne ouverte
Interrogée par France 3, la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, a expliqué que ces poissons étaient des «captures accessoires». C'est-à-dire que ces poissons n'avaient pas vocation à être pêchés par ces navires et afin d'éviter d'encombrer les cales, ils ont été relâchés. Elle ajoute que les contacts passés avec les capitaines des quatre bateaux n'ont rien donné. «Ils ont tous nié, tous les quatre. Mais nous on est sûr que c'est l'un des quatre», assure cette militante.
Interpellée sur les réseaux sociaux, la ministre de la mer Annick Girardin «a demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons». Selon elle, «le navire s'est identifié de lui-même en bout de course. L'armateur a reconnu un accident à bord, c'est un filet qui a lâché» a-t-elle expliqué à la presse.
À la vue des images partagées par @SeaShepherdFran , j’ai demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons. Bien sûr, ces images choquent. https://t.co/tTC5kWrOj6
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) February 3, 2022
De même, la Commission Européenne s'est également saisie du sujet. Le commissaire chargé de l'Environnement, Virginijus Sinkeviciu, a annoncé sur Twitter qu'une «enquête» a été ouverte «auprès des autorités nationales de la zone de pêche et de l’État présumé du pavillon du navire, afin d'obtenir des informations et des preuves exhaustives sur l'affaire.»