Le 12 décembre 2015 a marqué une date historique : la signature de l’Accord de Paris par 195 États afin de lutter contre le réchauffement climatique. Pourtant, près de six ans après les faits, les annonces semblent avoir pris le pas sur les mesures concrètes, ayant pour effet une aggravation du réchauffement climatique mondial.
La note d’espoir de 2015 a abouti à un bilan mondial largement insuffisant sur le plan politique et climatique d'après les experts. Les mesures mises en œuvre par chaque pays membre de l’Accord de Paris ont été limitées et les financements pour les nations les plus modestes n’ont pas été suffisants pour inverser la tendance.
«Aujourd’hui, on est vraiment dans un contexte d’urgence climatique. Depuis la COP21, les pays ont présenté des plans climats nationaux. Le problème est que l’ambition est insuffisante selon un rapport de l’ONU publié en 2021», a regretté Armelle Le Comte, spécialiste des enjeux climatiques et énergétiques pour Oxfam France, dans un entretien accordé à CNEWS.
«En prenant tous les plans nationaux des différents États, on est sur une trajectoire de réchauffement de 2,7 degrés, donc très loin de l’objectif fixé par l’Accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré. Pour l’instant, le compte n’y est pas et aucun pays ne respecte véritablement l’Accord de Paris», a poursuivi l’experte.
Des actions insuffisantes des pays développés
Dans les faits, certaines nations ont fait un effort sur le sujet, à commencer par onze membres du G20, responsables de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. A l’image du Japon et des pays de l’Union Européenne, un engagement fort a été pris : celui d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Même la Chine, à l’origine d’une pollution forte, s’est prononcé sur ce sujet, fixant comme but la neutralité carbone d’ici 2060.
A l’inverse, les Etats-Unis ont quitté l’Accord de Paris avec l’élection de Donald Trump. Mais l'arrivée de Joe Biden en 2021 laisse entrevoir de meilleures perspectives. Ce dernier a fait part de son souhait de réintégrer l'accord pris lors de la COP21. Le chef d’Etat américain veut répondre à cette problématique, notamment en mettant en place un Green New Deal sur le plan national.
Un impact environnemental direct
Il faut dire que l'urgence se fait sentir. Au nombre de 820 en 2019, les évènements météorologiques extrêmes ont augmenté de 20% en cinq ans, selon les données d’Oxfam France.
L'organisation a mis en lumière un autre phénomène préoccupant : 24,8 millions de personnes ont dû être déplacées en 2019 en raison de catastrophes naturelles, faisant bondir de 30% cette donnée en cinq ans.