La proposition phare de la campagne de Donald Trump, à savoir la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, pourrait avoir de terribles conséquences sur l'environnement.
Le mur de plus de 1.600 kilomètres que le président américain souhaite bâtir à la frontière américano-mexicaine pourrait nécessiter notamment une quantité de ciment dont la production engendrerait presque deux millions de tonnes de dioxyde de carbonne. Donald Trump est resté très vague sur les modalités de construction : il a indiqué en août 2015 qu'il pourrait atteindre neuf mètres de haut. En octobre 2015, il le faisait passer à quinze mètres, et en février 2016, il parlait même d'un mur de vingt mètres de haut.
Un danger pour les animaux
En plus des émissions de CO2, un mur de cette taille empêcherait différentes espèces d'animaux de se déplacer, rendant impossible le flux migratoire vers le nord lorsque les températures du Mexique sont en hausse. Dan Millis, un activiste du «Sierra Club» en charge de la question des frontières, s'est exprimé à ce sujet, expliquant que les murs et les barrières actuelles avaient déjà bloqué la migration de la vie animale. On trouve près des frontières déjà érigées des loups, mais aussi des jaguars.
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Selon Millis, un mur entre les États-Unis et le Mexique serait un «acte d'auto-sabotage» au niveau environnemental. La BBC affirme qu'une «population variée de mammifères, d'oiseaux et de plantes» se trouvent dans cette zone. Le site d'information tient à rappeler la disparition de «dizaines de milliers d'antilopes» en Californie dans les années 1980, après la construction de nouveaux chemins de fer.
Un projet pharaonique
Le coût de ce mur n'a pas clairement été annoncé par Donald Trump. En septembre 2015, il évoquait presque quatre milliards d'euros, avant de modifier ses propos deux mois plus tard, affirmant qu'il coûterait entre cinq ou six milliards. Fin février 2016, il annonçait douze milliards de dollars, soit environ dix milliards d'euros. Toutefois, selon le Washington Post, ces affirmations sont fausses : il faudrait environ vingt-cinq milliards de dollars pour construire le mur de Donald Trump.
Le président n'a pas expliqué comment serait financé ce mur, même s'il a déjà voté une taxe sur les produits d'origine mexicaine.
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Dan Millis affirme également que le projet du président américain ne serait de toute façon pas efficace contre l'immigration clandestine : «Les gens auront déjà parcouru des centaines, sinon des milliers de kilomètres avant d'arriver à la frontière», a-t-il expliqué à Bloomberg. «Ils ne vont pas voir un mur et repartir dans le sens opposé. Ils vont trouver une échelle ou une corde».