C’est une récente étude qui l’atteste. De nombreuses espèces de singes pourraient bien disparaître de la planète d’ici vingt-cinq à cinquante ans en raison d’activités humaines nuisant à leur développement.
L’équipe dirigée par Alejandro Estrada qui officie à l’université nationale autonome du Mexique, affirme avec plus de précision que 60 % des espèces de singes sont en danger d’extinction. La faute directe de son cousin, l’Homme. Et d’après les constatations établies, 75 % des populations de primates subissent déjà un déclin de leur population.
Pour parvenir à ces constats cinglants, les scientifiques ont croisé différentes statistiques. Leur minutieux travail de recherche et de documentation s’est principalement concentré sur la liste rouge des espèces menacées émise par l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et une immense base de données des Nations Unies.
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Directement pointées du doigt, les activités humaines semblent bel et bien responsables de l’hécatombe annoncée. La déforestation résultant de l’expansion galopante de l’agriculture, destinée dans sa majorité à nourrirr les bêtes destinées à être transformées en viande, fait en effet figure de principale explication au désastre. Comme le rappelle très justement le site du Monde, les cultures ont ainsi augmenté de 1,5 million de kilomètres carrés dans les régions où vivent des primates, en dix ans, de 1990 à 2010. D’autres types d’activités humaines, à l’image de l’extraction d’hydrocarbures ou encore le développement de barrages hydrauliques, font partie des causes identifiées pour expliquer le phénomène destructeur de déforestation fatal aux singes.
Le commerce de primates qu'il soit illicite ou légal n’est pas en reste. A ce titre, les chiffres communiqués par la convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction, rappellent que 450.000 primates ont été vendus entre 2005 et 2014. Il faut y ajouter 11.000 singes supplémentaires commercialisés en morceaux.
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Les hypothèses envisagées pour enrayer ce massacre à venir sont multiples. Les auteurs de l’étude préconisent ainsi de sensibiliser d’abord les populations locales tout en développant l’éco tourisme. «Il s’agit de construire des économies locales fondées sur la préservation des arbres, en développant par exemple l’écotourisme autour des primates. Et former les communautés, en particulier les décideurs et les jeunes, aux programmes de conservation.», explique Paul Garber, qui a participé au travail de recherches. La reforestation fait aussi partie des pistes étudiées, au même titre que l’expansion des zones protégées.
Pour mémoire, si l’on peut trouver des singes dans quatre-vingt-dix pays du monde, les deux tiers d’entre eux évoluent dans seulement quatre Etats : le Brésil, Madagascar, l’Indonésie et la République démocratique du Congo.