Le risque de voir au printemps des pluies intenses s'abattre sur les bassins de la Seine et de la Loire, comme celles de la semaine dernière, s'est fortement accru à cause du réchauffement climatique, selon plusieurs études.
D'après ces travaux, soumis la semaine prochaine à la revue Hydrology and Earth System Sciences, la probabilité d'avoir trois jours d'affilée de pluies intenses au printemps dans les régions parcourues par la Seine et la Loire a augmenté de respectivement 80 et 90%, indique un communiqué de l'organisation Climate central. Pour parvenir à cette estimation, les chercheurs ont utilisé quatre modèles informatiques qui ont fourni le profil de ce qu'auraient été les précipitations dans ces régions si le climat n'avait pas changé depuis le milieu du 19e siècle. Les épisodes de trois jours d'affilée de fortes pluies sont très rares au printemps dans cette partie de la France et plus fréquents en hiver, souligne l'équipe de scientifiques (Université d'Oxford, Institut royal météorologique des Pays Bas, Université Pierre et Marie Curie, Institut Pierre-Simon Laplace, Climate central).
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La même équipe s'est penchée sur le sud de l'Allemagne, également frappée par de fortes précipitations la semaine dernière. Ils ont estimé qu'outre-Rhin, c'était le maximum de précipitations en un jour qui caractérisait cette épisode. Mais les analyses pour tenter de comprendre l'impact du changement climatique sur la probabilité d'avoir de tels cumuls de pluie en un jour n'ont pas donné de résultats probants.
Le réchauffement conduit à plus de précipitations
De manière générale, les scientifiques ne peuvent pas associer un événement météorologique particulier et le changement climatique, mais leurs modèles informatiques montrent qu'en raison du réchauffement, certains phénomènes extrêmes seront dans certains régions du monde plus fréquents ou plus intenses. "Nous savons que le réchauffement conduit à plus de précipitations", à l'échelle de la planète, souligne dans le communiqué Robert Vautard de l'Institut Pierre-Simon Laplace. "Mais avec cette étude d'attribution, nous avons pu établir un lien entre le réchauffement et les récentes inondations en France", ajoute-t-il.
La semaine dernière, les pluies ont provoqué des inondations dans des centaines de communes, notamment à Montargis (Loiret) et Nemours (Seine-et-Marne) : plusieurs personnes sont mortes et des milliers d'autres ont été évacuées. La Seine et plusieurs de ses affluents ont connu leur plus importante crue en 30 ans, le Loing ayant même dépassé son niveau de la crue historique de 1910.