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G20 : consensus trouvé sur le climat

De la fumée s'échappe d'une centrale thermique en Bulgarie, en février 2013 [Dimitar Dilkoff / AFP/Archives]

Les pays du G20 sont parvenus à s'entendre dimanche au terme d'âpres négociations en promettant une "action forte et efficace" pour le climat, appelant du bout des lèvres à passer à la caisse pour financer le Fonds vert de l'ONU.

 

Une référence au climat dans le communiqué final était pourtant loin d'être acquise lors d'un sommet deux jours à Brisbane, en Australie, pays hôte opposé inititalement à toute mention de ce sujet, de même que l'Arabie saoudite, selon une source proche des négociations.

Mais après "une guerre de tranchée", selon l'expression d'un diplomateur européen, et des avancées "pas à pas" dans les pourparlers, les pays les plus riches de la planète se sont finalement accordés pour soutenir "une action forte et efficace pour faire face au changement climatique".

Les pays du G20 ont aussi réaffirmé leur "soutien à la mobilisation de moyens financiers pour l'adaptation" des pays victimes des changements climatiques, tel le Fonds vert" des Nations unies, destiné à aider les pays pauvres les plus exposés, sans toutefois avancer de chiffres.

Membre du G20, la France s'est félicitée d'être "à l'initiative" de la mention du Fonds Vert dans le communiqué final, ce qui constitue "de facto un encouragement à y participer".

Mais pour être "véritablement exemplaire et mobiliser pleinement ses partenaires" avant le sommet sur le climat en 2015 à Paris, a souligné un responsable français de l'ONG Oxfam, "la France doit d'urgence clarifier la nature de sa propre contribution annoncée de 1 milliard de dollars à ce Fonds: il doit s'agir de vrais dons, et non de simples prêts comme cela semble en prendre la voie", a-t-elle observé.

Les pays du G20 ont également promis de travailler "ensemble pour adopter avec succès un protocole, ou pour convenir d'un résultat juridiquement contraignant selon la CCNUCC (convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques) applicable à toutes les parties" à la conférence sur le climat à Paris l'an prochain.

 

Le plus gros défi

Cette initiative sur le climat est intervenue après la promesse dimanche du Japon de contribuer à hauteur de 1,5 milliard de dollars au Fonds vert de l'ONU, qui s'ajoute à celle des Etats-Unis qui avaient promis la veille une participation de 3 milliards de dollars.

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, qui aime afficher sa proximité avec M. Obama, ne s'était lui pas étendu sur le changement climatique pendant le sommet, un thème porté par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Tony Abbott a observé que les émissions de gaz à effet de serre de l'Australie représentaient environ 1% des émissions mondiales, continent qui figure néanmoins parmi les 20 premiers pays en termes d'émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement conservateur de M. Abbott s'était déjà attiré les critiques de nombreux défenseurs de l'environnement après avoir supprimé récemment une taxe carbone et un impôt sur les bénéfices des producteurs de charbon.

Mais après ce sommet, "le G20 de Brisbane va peut-être devenir +de facto+ le sommet du changement climatique", s'est réjoui le WWF dans un communiqué.

"En appelant à l'action, de puissants dirigeants incluant le président Obama et le Premier ministre (britannique David) Cameron ont mis ce thème au centre de l'attention mondiale", a souligné l'ONG de défense de l'environnement.

Et elle s'est félicitée que le Turquie, qui prendra l'an prochain la présidence du G20, ait choisi d'en faire "une priorité majeure".

Le changement climatique "est le plus gros défi auquel fait face l'humanité", a déclaré le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, lors du G20 de Brisbane.

La communauté internationale s'est engagée à conclure fin 2015, dans le cadre des négociations internationales qui se déroulent depuis plus de 20 ans, l'accord le plus ambitieux jamais atteint pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ainsi espérer limiter la hausse du mercure en dessous de 2°C par rapport à l'ère industrielle, contre 4 à 5°C qui se profilent actuellement.

 

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