L’avenir énergétique de l’Europe se joue à Bruxelles. Les dirigeants des vingt-huit pays membres se retrouvent aujourd’hui et demain à Bruxelles pour faire face au changement climatique.
Au programme : l’établissement des grandes lignes du «paquet» de mesures que l’Union européenne devra mettre en place d’ici à 2030.
En tant qu’organisatrice de la conférence internationale sur le climat (COP21) fin 2015 à Paris, la France se doit de donner l’exemple. Mais les divergences existent au sein de l’Union, mettant en péril tout accord.
Trois grandes mesures
Le «paquet énergie-climat 2030» proposé par la Commission tient en trois objectifs majeurs. Les dirigeants européens veulent en premier lieu entériner une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % en 2030 (par rapport à 1990).
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni voudraient même que l’objectif soit «d’au moins 40 %», pour que ce niveau soit relevé prochainement. Les Vingt-Huit cherchent ensuite à porter à 27 % la part des énergies renouvelables jusqu’à cette même date. Enfin ils espèrent améliorer l’efficacité énergétique de 30 % d’ici à 2030 également.
Troisième émetteur de gaz à effet de serre au monde, derrière la Chine et les Etats-Unis, l’Europe doit agir rapidement pour échapper à un réchauffement supérieur à 2 °C (par rapport à l’ère préindustrielle). Mais l’enjeu n’est pas seulement climatique. Pour convaincre les différents pays de faire ses efforts importants, la Commission met en avant l’impact que ces mesures auraient sur l’économie européenne.
Selon elle, l’objectif de 30 % d’économies d’énergie permettrait de baisser la facture de gaz (importé en grande partie de Russie) de 53 milliards d’euros.
Des divergences insurmontables ?
Malgré ces arguments climatiques et économiques, la réussite de ce sommet n’est pas écrite à l’avance, chaque pays ayant une vision différente de la marche à suivre. Londres s’oppose par exemple à Berlin en refusant de mettre en place un objectif contraignant concernant les énergies renouvelables.
Les pays de l’Est, qui fonctionnent principalement au charbon polluant, estiment pour leur part que ces objectifs sont trop contraignants pour leur économie. Le Premier ministre polonais, Ewa Kopacz, a ainsi menacé de mettre son veto à tout texte qui irait contre les intérêts de son pays. L’Espagne, de son côté, présente un excédent d’énergie électrique et reproche à la France de ne pas vouloir connecter les réseaux des deux pays pour protéger son industrie nucléaire.
Difficile donc d’être optimiste quant à la mise en place d’un accord définitif entre les pays membres. D’autant que parmi les Vingt-Huit, près de la moitié devrait être incapable d’atteindre l’objectif fixé en 2008 d’une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.