Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a comparé lundi le "grand dérèglement climatique" à un "précipice", et averti que si la communauté internationale ne se mobilise pas pour parvenir notamment à un accord en 2015 à Paris, il "s'ouvrira sous nos pas".
"Il y a devant nous un précipice: le grand dérèglement climatique", a déclaré M. Fabius à Paris, lors d'un colloque sur le dernier état des lieux du changement climatique, rendu public par les experts du Giec en fin de semaine dernière à Stockholm.
"Nous pouvons encore l'éviter, mais si nous restons inertes ou insuffisamment actifs, le précipice s'ouvrira sous nos pas", a-t-il ajouté.
Paris doit accueillir en 2015 la grande conférence annuelle de l'ONU sur la lutte contre le changement climatique. La communauté internationale s'est donnée comme objectif de parvenir à cette date à un accord ambitieux, contraignant et global sur les limitations de gaz à effet de serre (GES) afin d'espérer contenir le réchauffement du globe à 2°C.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), en cas d'inaction sur les rejets de GES, le thermomètre mondial pourrait encore augmenter de près de 5°C d'ici la fin du siècle.
"La crise économique ne facilite pas la prise en compte du long terme" et la "croissance des classes moyennes partout dans le monde et notamment dans les pays émergents entraîne mécaniquement une hausse de la consommation d'énergie", a-t-il détaillé, tout en saluant "des éléments encourageants "comme la "détermination" du président américain Barack Obama.
Le rendez-vous climat annuel de la communauté internationale se déroulera du 11 au 22 novembre à Varsovie. Cette échéance "sera décisive pour poser les bases du futur accord" qui, a-t-il insisté, devra être "universel, ambitieux et comportant des engagements de réduction d'émissions".