La compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé mardi qu'une troisième fuite toujours inexpliquée d'eau très radioactive avait été constatée autour d'un réservoir souterrain qui, à l'instar de deux autres, pourrait souffrir d'un vice de conception.
Un écoulement de liquide contaminé a été repéré autour du réservoir numéro 1, après un constat similaire près des réservoirs 2 et 3.
"Nous sommes pour le moment dans l'incapacité de dire c'est ceci ou cela", a déclaré un porte-parole, Masayuki Ono, au cours d'une conférence de presse, indiquant que plusieurs causes potentielles existent et que "des examens sont actuellement en cours".
Le PDG, Naomi Hirose, et le vice-président Zengo Aizawa se sont rendus dans la journée à la centrale pour constater sur place la situation et décider de mesures à prendre.
Tepco avait fait état dans la nuit de vendredi à samedi d'un écoulement d'eau contaminée dans le sol à partir d' un premier réservoir de stockage souterrain. L'opérateur a évalué à 120 tonnes environ la quantité de liquide qui aurait fui.
Un problème similaire a ensuite été constaté sur un autre réservoir du même type (de 60 mètres sur 53 m et d'une profondeur de 6 m), sur un total de sept qui servent à stocker de l'eau hautement radioactive issue du refroidissement des réacteurs endommagés.
Pour remédier à cette situation, Tepco était en train de transvaser à l'aide de pompes les milliers de tonnes d'eau des réservoirs 2 et 3 défectueux vers d'autres, mais l'un de ces réservoirs d'accueil, le numéro 1, est désormais aussi soupçonné de laisser passer l'eau.
Du coup, Tepco a décidé de mettre l'eau dans d'autres types de réservoirs.
Toutefois, les quantités d'eau sont supérieures aux capacités disponibles.
Une partie de l'eau est recyclée dans les systèmes de refroidissement, mais il existe un excédent de 400 tonnes par jour qui doivent être stockées en lieu sûr après une décontamination partielle.
Même si Tepco estime que l'eau ne risque pas de couler dans la mer, les réservoirs étant situés à 800 mètres de l'océan, ces fuites inquiètent jusqu'aux autorités russes.
"La situation ne peut pas ne pas nous inquiéter, étant donné que nous sommes à côté", a déclaré mardi le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, cité par l'agence de presse Interfax.
La découverte de fuites d'eau contaminée "témoigne du fait qu'ils ne peuvent régler la situation".
"Etant donné que les Japonais refusent de laisser entrer (dans la centrale) des spécialistes étrangers, nous vivons mal la situation", a ajouté M. Onichtchenko.
Les problèmes se multiplient ces dernières semaines à la centrale Fukushima Daiichi mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, ce qui a conduit la compagnie à mettre en place une cellule de crise et les autorités à ordonner d'agir vite pour calmer la situation.
Vendredi, Tepco avait notamment signalé une interruption du système de refroidissement de la piscine de désactivation du combustible usé du réacteur 3, une avarie vraisemblablement provoquée par des travaux pour empêcher une récidive d'une grave panne d'électricité survenue les 18 et 19 mars.