La compagnie exploitante de la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé dimanche la création d'une cellule spéciale présidée par le PDG pour améliorer la gestion du site et recouvrer la confiance des citoyens après une série d'incidents ces dernières semaines.
La première réunion de cette cellule s'est tenue dimanche matin avec les hauts responsables de Tokyo Electric Power (Tepco), alors que le complexe atomique ravagé traverse une phase d'avaries à répétition.
"Le rôle de cette cellule est de prendre des dispositions pour améliorer la mise en place, l'exploitation et la maintenance des équipements", a précisé un porte-parole lors d'une conférence de presse, sans fournir beaucoup plus de détails sur les décisions concrètes que pourraient prendre cette instance interne.
Tepco a eu à répondre ces derniers jours de divers incidents, dont certains graves.
Les 18 et 19 mars, les systèmes de refroidissement de plusieurs piscines de désactivation de combustible usé ont été stoppés pendant une trentaine d'heures par une coupure de courant due à un court-circuit provoqué par un rat.
Pour éviter une récidive, Tepco a entrepris des travaux mais, au cours de ces opérations, un autre problème s'est produit arrêtant de nouveau vendredi dernier pendant plusieurs heures le dispositif de refroidissement de la piscine du réacteur 3.
Samedi et dimanche, Tepco a en outre fait état de fuites d'eau fortement contaminée depuis deux réservoirs de stockage souterrains.
D'autres problèmes ont également eu lieu, notamment du fait d'erreurs humaines, alors que les travailleurs y oeuvrent 24 heures sur 24 dans des conditions extrêmement difficiles.
Le tout a pour conséquence d'inquiéter la population et de ruiner la confiance envers cette compagnie qui a déjà été fortement critiquée pour ne pas avoir pris les mesures techniques qui auraient pu éviter que le tsunami du 11 mars 2011 ne mette le site en péril.
Par la suite, Tepco a été accusée à maintes reprises de rétention d'informations, voire de mensonges, en raison par exemple du temps mis pour avertir l'autorité de régulation et le gouvernement en cas de problème.
La récente série d'incidents alimente la colère de parlementaires qui exigent que le gouvernement prenne directement en main la direction des opérations de préparation du démantèlement des quatre réacteurs accidentés, une disposition à leurs yeux d'autant plus logique que l'Etat est désormais le plus gros actionnaire de Tepco.