Le designer Philippe Starck a présenté mardi à Bordeaux le premier prototype du Pibal, le vélo-patinette, conçu pour la ville destiné à renouveler, à terme, le parc de 3.500 vélos gracieusement prêtés aux habitants.
Ce vélo, à la structure grise et aux roues jaunes très visibles, permet de "pédaler, patiner, porter un enfant", répond "à toutes les demandes des Bordelais" et à la multiplication des zones piétonnières des villes, a expliqué le designer, lors d'un point presse au côté d'Alain Juppé, le maire de Bordeaux.
Le prix d'achat de ce "vélo urbain du futur", comme le qualifie M. Juppé, est pour la ville de 420 euros. En septembre, quelque 300 "Pibal" vont venir renouveler le parc des 3.500 vélos mis gratuitement à disposition des Bordelais depuis plus de dix ans par la ville.
Pour Philippe Starck, ce vélo en aluminium de 16 kg "n'est pas une œuvre de designer mais de citoyens de Bordeaux qui ont répondu à un questionnaire et donné leurs idées.
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"Je n'ai fait que synthétiser le mieux possible".
Il a par ailleurs espéré que "Pibal" en référence aux pibales, nom donné aux alevins d'anguilles dans le Sud-Ouest, "va se déplacer comme l'alevin dans les courants" c'est-à-dire "avec harmonie".
"Arriver à faire un produit de grande qualité, au bon poids, à la grande résistance et avec de l'innovation, comme les freins ou les vitesses automatiques dans le moyeu, qui font que rien ne se dérègle ou ne se casse, au prix juste, a été très compliqué", s'est félicité le designer qui a travaillé à titre gracieux.
Les "pibal" dont un prototype a été essayé sur quelques mètres par Alain Juppé entouré d'une nuée de journalistes, seront fabriqués par l'usine Peugeot à Romilly-sur-Seine. "Pour l'instant, on est vraiment sur un marché spécifique de la ville de Bordeaux et aucune décision de commercialisation" en dehors de la ville "n'a été prise", a indiqué John Millie, directeur de Peugeot Cycles.
Pour sa part, M. Juppé a rappelé que le nombre de cyclistes à Bordeaux, 240.000 habitants, "a été multiplié par trois en dix ans (...) et l'objectif d'ici quelques années" est d'atteindre "15% des déplacements au moins au coeur de la ville".