Six militants de Greenpeace sont montés vendredi sur une plate-forme pétrolière appartenant au géant russe Gazprom dans l'Arctique, afin de sensibiliser sur les dangers de l'exploitation de cette immense zone dont les réserves sont très convoitées.
"Six grimpeurs ont pris position sur la structure et ont interrompu les opérations menées sur la plate-forme", précise l'ONG dans un communiqué.
"Les militants sont hors d'atteinte et ont assez de vivres pour tenir plusieurs jours", ajoute-t-elle.
Parmi ces militants se trouve notamment Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International.
Sur son compte Twitter, ce dernier a indiqué que les militants se faisaient arroser d'eau froide, alors qu'ils sont accrochés à des cordes reliées à la plate-forme.
"Il semble que les autorités n'essayent plus de nous faire partir mais elles harcèlent l'équipe en arrosant d'eau froide glaciale", a-t-il écrit.
Le groupe russe a immédiatement réagi à cette annonce, réfutant un quelconque impact sur ses opérations malgré la présence de militants.
"On leur a proposé de monter sur la plate-forme pour mener un dialogue constructif", a indiqué le service de presse du groupe russe, cité par l'agence Interfax.
"Mais ils ont refusé et dit qu'ils préféraient s'y accrocher", a-t-il ajouté.
Greenpeace dénonce les dangers de l'exploitation de l'Arctique et a lancé en juin une nouvelle campagne impliquant des acteurs, cinéastes, stars du rock et hommes d'affaires, pour faire de l'Arctique un sanctuaire vierge de forages pétroliers et de pêche industrielle.
En juillet, des militants de l'organisation ont bloqué les accès du siège du groupe anglo-néerlandais Shell à La Haye pour dénoncer un projet de forage pétrolier dans l'Arctique.
La Russie a fait du développement de cette zone une priorité stratégique.
Ses réserves présumées suscitent également la convoitise des quatre autres pays riverains de l'Arctique: le Canada, la Norvège, le Danemark et les Etats-Unis.
Selon le communiqué de Greenpeace, Gazprom va devenir l'an prochain "la première compagnie à commencer la production commerciale de pétrole en offshore dans l'Arctique".
Or, l'ONG dénonce des opérations très dangereuses, l'Arctique étant "l'un des environnements les plus extrêmes et les plus hostiles pour forer du pétrole sur la planète".
"Le seul moyen d'éviter une fuite catastrophique de pétrole dans cet environnement unique est d'interdire maintenant et de manière permanente tout forage", a déclaré M. Naidoo, dans le communiqué.