La production agricole devra croître de 60% d'ici à 2050 pour répondre aux besoins d'une population plus nombreuse, plus urbaine et plus riche mais il est indispensable que cela se fasse de "manière plus durable", ont averti mercredi la FAO et l'OCDE.
Cela revient à produire un milliard de tonnes de céréales et 200 millions de tonnes de viande en plus par an, par rapport aux niveaux de 2007, selon le rapport conjoint de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publié mercredi.
Les deux organisations estiment que ce sont principalement les pays en développement qui permettront cette croissance, laquelle s'annonce toutefois moins vigoureuse que ces dernières années.
La progression de la production agricole mondiale a été supérieure à 2% par an au cours des dernières décennies, mais d'après les projections elle va se tasser pendant les dix ans à venir pour s'établir à 1,7% par an, d'après le rapport.
Toutefois, malgré ce ralentissement, la croissance de la production restera supérieure à la croissance démographique prévue, de telle sorte que la production par habitant devrait continuer de progresser de 0,7% par an, précisent encore les deux organismes.
Reste toutefois que ces calculs ne tiennent pas compte de la croissance du secteur des biocarburants. Or, les experts estiment que la production mondiale de bioéthanol et de biodiesel va presque doubler d'ici à 2021, utilisant donc de plus en plus de terres, qui se retrouvent de fait indisponibles pour des cultures destinées à l'alimentation.
Pour la FAO et l'OCDE, ces dernières années la production a pu croître grâce à l'augmentation des surfaces et aux intrants (tels que les engrais), toutefois, "il y a lieu de penser que ces tendances ne pourront se maintenir à l'avenir".
"Quelque 25% de la totalité des terres agricoles sont très dégradées" d'après le rapport qui souligne la nécessité d'"améliorer une utilisation durable des ressources disponibles, qu'il s'agisse des sols, de l'eau, des écosystèmes marins, des stocks halieutiques, des forêts ou de la biodiversité".
Pour cela le rapport préconise notamment de renforcer la recherche, de soutenir davantage les petites exploitations mais également de réduire les pertes et les déchets pour répondre à une demande croissante.