Le Parlement de la Wallonie, l'une des assemblées législatives de Belgique, a opposé vendredi son veto à la signature par la Belgique de l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada (Ceta).
Une résolution demandant à la région de Wallonie de «maintenir son refus de délégation des pleins pouvoirs au gouvernement fédéral» a été approuvée par une large majorité (46 oui, 16 non et une abstention) des députés wallons. «Je ne donnerai pas les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral et la Belgique ne signera pas le Ceta le 18 octobre», date d'une réunion des ministres de l'UE à Luxembourg où le traité devait en principe être adopté par les 28 Etats membres, a déclaré juste avant le vote le chef du gouvernement wallon, le socialiste Paul Magnette.
«Je ne prends pas ceci comme un enterrement (du traité), mais comme une demande de rouvrir des négociations, en souhaitant qu'elle puisse être entendue par les dirigeants européens», a nuancé M. Magnette, en révélant avoir reçu ces derniers jours des appels téléphoniques notamment du président français François Hollande et du chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Des pressions inédites.
M. Magnette a expliqué ne pas réclamer une réouverture des négociation sur l'ensemble du traité mais que la récente «déclaration interprétative» qui l'accompagne soit dotée du même poids juridique que le Ceta lui-même. Si le gouvernement belge est favorable au CETA, il ne peut le signer sans l’aval des Parlements régionaux de Wallonie et de Flandre. Ce veto donc, sauf retournement de dernière minute, empêche le représentant de la Belgique d'apposer sa signature au traité mardi prochain. Or, l'accord des 28 Etats membres est indispensable.