Le PDG d'Alstom doit rencontrer lundi 26 septembre les représentants de salariés du groupe, avant d'être auditionné à l'Assemblée nationale. Un début de semaine qui s'annonce crucial pour l'avenir du site de Belfort.
L’agenda s'annonce chargé pour Alstom. Après trois semaines d’attente, les 400 salariés du site de Belfort (Franche-Comté), menacé de fermeture, devraient enfin être fixés sur leur sort. Le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, doit s’exprimer aujourd’hui devant les représentants du personnel réunis en Comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire. A cette occasion, il devrait détailler son projet pour le site de Belfort, dont la production de trains doit être transférée sur l’usine alsacienne de Reichshoffen d’ici à 2018.
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Mardi, c’est face aux députés que le responsable du groupe devrait s’expliquer. Pour faire monter la pression, les syndicats, rebaptisés «alsthommes», ont déjà appelé à un mouvement de grève nationale et à une mobilisation devant le siège à Saint-Ouen. L’intersyndicale attend près de 1.500 salariés, dont plusieurs centaines en provenance du site de Belfort.
Plusieurs députés de la majorité se sont déjà exprimés en faveur de l'intervention du gouvernement pour sauver les 400 emplois menacés. Dans le courrier qu'il avait adressé à l'Assemblée nationale pour obtenir l'audition du PDG d'Alstom, le député du Doubs Frédéric Barbier avait dénoncé une décision «révoltante».
Eviter un nouveau Florange
L'Etat, qui contrôle 20% du capital d'Alstom, grâce à un prêt de titres de Bouygues, a «le devoir de sauver» l'entreprise et Belfort, a prévenu dimanche le numéro un de la CFDT, Laurent Berger. Le responsable du syndicat réformiste craint notamment un «effet cascade» sur l'ensemble de la filière ouvrière. De son côté, le gouvernement, qui souhaite s’éviter un conflit social similaire à celui de la fermeture de Florange en 2012, a promis des réponses d’ici à la fin du mois pour sauver l’usine.
Plusieurs sociétés, parmi lesquelles la SNCF, ont déjà été sollicitées pour des commandes supplémentaires. Soucieux de déminer le dossier, le secrétaire d’Etat à l’industrie Christophe Sirugue a déjà fait savoir qu’il recevrait les syndicats cette semaine pour faire le point.